De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Eu égard aux opportunités d'investissement qui existent au niveau de la wilaya et qui peuvent susciter le redéploiement et l'implantation des entreprises qui exercent dans les domaines d'activités minières et industrielles, la valorisation des substances minérales utilisées dans la fabrication des matériaux de construction est au centre des préoccupations des responsables locaux. De nombreuses agglomérations de la wilaya sont appelées à être de grands chantiers, par le nombre de projets lancés ces dernières années et ceux programmés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Des projets qui vont accroître la demande en matériaux de construction tels que le ciment, les agrégats, le plâtre et l'argile, dont la commercialisation sur le marché fait souvent l'objet de spéculations échappant souvent à tout contrôle. La Direction de la PME-PMI, la Direction des industries et des mines et le comité de la promotion de l'investissement ont organisé, la semaine dernière, une journée d'étude sur l'investissement dans les matériaux de construction, avec la participation d'un responsable du ministère de l'Industrie, du directeur général du FGAR et du représentant de l'Andi, ainsi que de plusieurs opérateurs économiques et promoteurs privés. Dans une intervention faite par le responsable de la DMI, les participants ont eu à découvrir pour la première fois une cartographie géologique de la wilaya avec un aperçu sur les ressources naturelles minières de la wilaya, comme le calcaire pour ciment et agrégat, qu'on trouve au centre de la wilaya, le long de la chaîne des Bibans depuis Sour El Ghozlane jusqu'à la limite est de la wilaya, l'argile avec des quantités très importantes au niveau de Aomar-Djebahia-Aïn Lahdjar… dans la région nord-ouest de la wilaya et aussi dans la région de M'chedallah-El Adjiba à l'est de Bouira. Le gypse se présente dans la nature sous forme de dépôts dont les gisements les plus connus dans la wilaya sont ceux de Manhar (Ahnif), de Mesdour, d'El Hakimia, de Bordj Okhris et de Dechmia. Ce sont les matières premières qui entrent dans la production des matériaux de construction. Cette cartographie est suivie d'une présentation succincte des matériaux à promouvoir et de ceux dont la production nécessite des encouragements, notamment le ciment dont la fabrication est assurée au niveau du pays par 14 cimenteries, dont 12 publiques et deux privées, ayant atteint à l'heure actuelle une production de près de 18 millions de tonnes par an. Une offre qui reste en deçà de la demande nationale, vu le nombre de projets réalisés dans les différents secteurs et qui ne correspond pas aux garanties (d'autosuffisance) données par l'Etat aux différents promoteurs. En matière de production des matériaux de construction, la wilaya de Bouira dispose de la cimenterie de Sour El Ghozlane, l'ERCC, avec une capacité de production annuelle d'un million de tonnes de ciment en plus d'une vingtaine de carrières entre agrégats, plâtre et argile. Par ailleurs, le rapport de la DMI fait état de la présence de plomb-zinc (Pb-Zn), des substances minérales stratégiques qui ont été mises en évidence par les travaux de prospection menés par l'ORGM au niveau des communes de Boukram et de Guerrouma. Pour ce responsable, la concrétisation des grands projets structurants tels que l'autoroute Est-Ouest, les barrages de Telesdit et de Koudiat Acerdoun ainsi que les grands ouvrages électriques, principalement le poste THT 400 KV de Bir Ghbalou, constituent un atout déterminant devant permettre une amorce économique au titre de la densification d'un tissu industriel créateur d'emplois et de richesses. De son côté, le responsable FGAR a parlé de la problématique du financement des PME en passant en revue les textes qui régissent son organisme, les modalités d'intervention pour soutenir les investissements auprès des banques ainsi que les exigences. Il a évoqué une aide de la commission européenne évaluée à 15 millions d'euros et destinée à soutenir les PME/PMI à hauteur de 60% de leur fonds engagé auprès des banques avec un plafond de 250 millions de dinars, destinés exclusivement aux entreprises engagées dans l'extension de leur activité. Sur un autre plan, le représentant de l'Andi a présenté son organisme, ainsi que les différents bénéfices et facilités octroyés aux promoteurs, notamment dans l'exonération d'impôts et autres taxes comme la TVA, la TAP, l'IBS, durant les dix premières années d'activité.