Il a dépassé pour la première fois, avant-hier, la barre des 114 dollars, à New York. L'année 2008 sera, sans aucun doute, une année bénie pour l'économie algérienne. Le seuil des 59 milliards de dollars grâce aux recettes engrangées par la compagnie nationale Sonatrach, sera très probablement atteint voire même pulvérisé. Son chiffre d'affaires uniquement pour le premier trimestre 2008 est évalué à 19 milliards de dollars. Un record historique! Le contexte est largement favorable. Le prix du baril de l'or noir semble sur un nuage. Il trône au-dessus de la désormais ex-barre symbolique des 100 dollars. Et les pronostics établis par le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, sur la base de simulations, risquent très fortement de s'avérer exactes. Pour rappel, M.Chakib Khelil avait déclaré qu'à ce rythme, les prix du pétrole pourraient «assurer à l'Algérie des recettes de 55 milliards de dollars par an» et ce, jusqu'en 2040. Et comme pour ne pas le démentir, voilà que les prix du baril de pétrole décident, à nouveau, d'une nouvelle envolée. Après avoir dépassé, pour la première fois, la barre des 114 dollars, mardi, à New York, le baril de pétrole a très légèrement fléchi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril du «Light Sweet Crude» pour livraison en mai, a terminé la séance à 113,76 dollars. Une première en clôture. La hausse par rapport à lundi a été estimée à 2,03 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord, ne s'est pas fait prier lui aussi. Il n'a fait que suivre la même trajectoire que son rival de New York, le «Light Sweet Crude». Il a aligné son propre record, terminant sa séance à 111,31 dollars (+1,47 dollar). Quelles sont les raisons de cette nouvelle envolée spectaculaire des prix du baril de l'or noir? Il y a d'abord et surtout ces fameuses craintes qui pèsent sur les approvisionnements. En effet, la société pétrolière publique mexicaine Petroleos Mexicanos (Pemex) a décidé de fermer quatre terminaux qui approvisionnent les Etats-Unis d'Amérique, premier consommateur d'or noir de la planète, pour cause de conditions météorologiques exécrables. Le porte-parole de la compagnie mexicaine s'est toutefois voulu rassurant: «Il n'y aura aucune conséquence sur les livraisons», a-t-il déclaré. M.Ramirez n'a toutefois annoncé aucune date pour la réouverture de ces quatre terminaux. «Tout dépend des conditions météo», s'est-il contenté d'annoncer. Comme une mauvaise nouvelle risque d'en entraîner une autre, il y a eu la fermeture de l'oléoduc exploité par le groupe pétrolier Shell dans le Tennessee, au sud des Etats-Unis. D'un autre côté, une perte de production estimée à quelque 5000 barils par jour est due aux incendies qui se sont déclarés dans la région pétrolière du Delta du Niger au Nigeria. Ce géant africain du pétrole a vu sa production totale fondre d'environ un quart à cause des violences qui affectent ses zones pétrolières. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), pour ne pas être en reste, a estimé que la production pétrolière de la Russie allait baisser en 2008. Selon certains analystes, la baisse de la demande énergétique prévue aux Etats-Unis sera compensée par la forte progression de la consommation des pays émergents tels que l'Inde et la Chine. Les importations de gazole en mars au pays des dragons, a fait un bond de 49%. Le prix du baril d'or noir met désormais le cap sur les 120 dollars.