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Mohamed Beissat. Ambassadeur de la RASD à Alger
« Trente ans, ça suffit »
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2005

Le 6 novembre 1975, le Maroc occupait le territoire du Sahara-Occidental. Des milliers de Sahraouis seront massacrés alors que les rescapés seront contraints à l'exode. Trente ans après, Mohamed Beissat, ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, revient dans cet entretien sur cette tragédie.
Trente ans après l'invasion marocaine, que constitue pour le peuple sahraoui cet événement ?
La marche verte est la mémoire d'une tragédie, de la « nakba » qu'a subie le peuple sahraoui. Ce dont je me souviens de cette marche, c'est l'exode massif du peuple sahraoui. Politiquement, c'était une énorme injustice, une agression innommable. C'était un génocide auquel on a échappé grâce à deux choses : la mobilisation du peuple sahraoui, son attachement unanime pour ses droits et la générosité d'une Algérie qui a tout fait pour nous permettre d'échapper à ce génocide, qui était bien planifié en 1975 pas seulement par le Maroc mais également avec la complicité du gouvernement de Mokhtar Ould Dada (ex-président de la Mauritanie, ndlr), de l'Espagne, de l'appui de la France et du silence du reste du monde.
La revendication de l'indépendance touche depuis mai dernier les territoires occupés du Sahara-Occidental. Comment interprétez-vous cette évolution ?
Ce qui se passe aujourd'hui dans les territoires occupés du Sahara-Occidental, trente ans après l'invasion, c'est le sentiment profond d'une trahison. C'était la même réaction du peuple palestinien lors de l'Intifadha en 1988. C'était la même réaction du peuple algérien en 1960 devant le gouvernement de de Gaule. C'était le même sentiment du peuple Timorais envers le gouvernement de l'Indonésie. Dans l'histoire de chaque peuple, il y a des étapes historiques de sa vie où il dit ça suffit on doit jouir de notre droit. Ce qui se passe aujourd'hui dans les villes de Dakhla, S'mara, El Ayoun, Boudjdour mais aussi dans les villes marocaines (Assa, Tan Tan) et également dans les universités du Maroc, d'Agadir, de Casablanca, de Rabat et de Marrakech c'est l'échec de la politique marocaine de 30 ans.
Pourquoi, selon vous, le Maroc garde-t-il toujours les prisonniers sahraouis et refuse d'examiner la question des disparus sahraouis ?
C'est le scénario classique d'un Etat arrogant, oppresseur et intransigeant, et ce, bien que la partie sahraouie a multiplié des pas de bonne volonté vers la paix, la réconciliation et l'application de la légalité internationale. On n'a pas seulement libéré les prisonniers, on a respecté le cessez-le-feu, on a coopéré avec James Baker, on a fait plusieurs concessions et on vient d'adhérer à la convention d'Ottawa pour l'annulation des mines antipersonnelles. Le gouvernement marocain continue dans cette arrogance, parce qu'il se sent isolé au plan international et il sait très bien qu'il est sur un terrain de faiblesse.
Le territoire du Sahara-Occidental est le dernier cas de décolonisation dans le monde. Pourquoi la communauté internationale n'arrive-t-elle pas à résoudre ce dossier ?
Il apparaît qu'après 15 années, et ce, depuis que le dossier du Sahara-Occidental est entre les mains des Nations unies, l'Espagne, la France, les Etats-Unis ne veulent pas l'application de ce plan. Ils ne veulent pas faire de pressions pour que le Maroc coopère avec les Nations unies pour l'application des résolutions de ce plan. C'est une honte pour la communauté internationale de laisser le Maroc violer de manière arrogante la légalité internationale. La communauté internationale a témoigné sa mobilisation pour l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, concernant le Liban. La France, les USA, l'Angleterre et même la Russie ont fait pression pour que cette résolution soit appliquée. Mais la communauté internationale n'a pas fait assez d'efforts pour l'application de la résolution 1495, bien qu'elle ait été adoptée à l'unanimité. C'est grave qu'elle adopte une telle position envers des victimes, parce que ça déclenche un sentiment très négatif, un sentiment de destruction.
Que devrait faire l'Espagne en tant qu'ancien pays colonisateur pour aider à l'application du plan de paix ?
Je dis sans aucune équivoque que l'Espagne est le premier responsable de la tragédie qu'a subie le peuple sahraoui pendant tente années. C'était une agression espagnole contre le peuple sahraoui de nier les droits des Sahraouis et de rétrocéder le territoire du Sahara-Occidental au Maroc et à la Mauritanie. C'est l'Espagne qui doit investir ses moyens politiques, économiques et diplomatiques pour ne pas dire militaires pour régler ce drame qui n'a que trop duré. Les résolutions des Nations unies ne s'appliquent pas par elles-mêmes, mais à travers une mobilisation courageuse. Personne ne peut se contenter de se référer au droit de l'autodétermination, notamment au plan Baker. Nous attendons une mobilisation claire et sans équivoque pour l'application du référendum. Après le soulèvement d'El Ayoun, les Sahraouis ont mis la communauté internationale devant deux choix. Soit l'organisation immédiate d'un référendum d'autodétermination ou un génocide contre le peuple sahraoui. Les Sahraouis vont continuer à faire des démonstrations jusqu'à la tenue de ce référendum. Nous pensons en tant que Sahraouis qu'on a trop attendu et le Maroc a abusé de notre patience et 30 ans ça suffit.


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