Politique n Alors que les Sahraouis appellent à une mobilisation internationale pour l?autodétermination, Mohammed VI envisage d?affiner «sa proposition d?autonomie» avec la classe politique marocaine. Le roi Mohammed VI a, en effet annoncé, hier, dimanche, sa décision de consulter les partis politiques marocains au sujet de l'autonomie que le Maroc propose pour, selon lui, résoudre le vieux conflit du Sahara occidental. «Nous avons décidé de consulter les partis politiques, eu égard à leur rôle fondamental dans les grandes questions nationales, pour voir comment ils conçoivent concrètement l'exercice de l'autonomie dans le cadre de la souveraineté du royaume», a dit le souverain dans un discours radio-télévisé à l'occasion du 30e anniversaire de la «marche verte». Il est utile de rappeler, qu?en 1975 près de 350 000 Marocains s?étaient dirigés vers le Sahara occidental, en réponse à l?appel du défunt roi Hassan II pour occuper le territoire sahraoui.Contrairement à cette approche, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Mohamed Beissat, a appelé à une mobilisation internationale sans équivoque pour l'application du référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Il a, en outre, affirmé que ce qui se passe aujourd?hui dans les villes sahraouies, mais aussi dans certaines villes marocaines, représente «l'échec de la politique marocaine de trente ans». Concernant le refus marocain d'examiner la question des prisonniers et des disparus sahraouis, Beissat a indiqué que c'est «le scénario classique d'un Etat arrogant, oppresseur et intransigeant, alors que la partie sahraouie a multiplié les pas de bonne volonté vers la paix, la réconciliation et l'application de la légalité internationale». Dans ce sillage, le parti d'opposition marocain, Ennahj Edimoukrati, a considéré que les événements tragiques qui se déroulent dans les territoires occupés du Sahara occidental «ne sont pas seulement des crimes commis par des agents de sécurité, mais une politique systématique d'un régime qui a privilégié l'approche sécuritaire et la politique de corruption au lieu d'une gestion démocratique et transparente du dossier du Sahara». Ennahj Edimoukrati a également dénoncé le climat de violence et de terreur imposé aux habitants de la capitale occupée du Sahara occidental El-Ayoun ainsi que la militarisation de toute la ville et de ses établissements scolaires.