Le pourrissement dans les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine a fait réagir les autorités sahraouies. Le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) vient en effet d'appeler encore une fois les Nations unies, à user de leurs prérogatives et à agir rapidement, pour protéger les populations sahraouies des territoires occupés. Dans une lettre transmise au secrétaire général de l'ONU et destinée au Conseil de sécurité, Mohamed Abdelaziz a demandé que soient exercés les droits fondamentaux du peuple sahraoui, dont le “droit à l'autodétermination”, ainsi que la libération immédiate de l'ensemble des détenus politiques et l'éclairage autour du sort des disparus sahraouis. Le président sahraoui a tiré la sonnette d'alarme et appelé à la levée de l'embargo dans les territoires sahraouis, en permettant “l'entrée en toute liberté des médias et des observateurs internationaux dans ces territoires”. Premier responsable d'un Etat, membre à part entière de l'Union africaine et d'un mouvement de libération nationale, le Front Polisario, reconnu par les Nations unies, M. Abdelaziz a clairement indiqué que c'est à l'ONU d'assumer ses responsabilités et d'exercer “des pressions” sur le Maroc, pour l'amener à mettre fin à “la forte présence militaire marocaine, dans les rues et les quartiers sahraouis”. Il a ainsi appelé à “l'application urgente” des décisions du Conseil de sécurité, pour l'achèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental. Le président de la RASD a, en outre, mis en garde contre “les actes de provocation et de répression” perpétrés par les autorités marocaines, craignant d'“atroces massacres” contre les populations sahraouies des territoires occupés. Les derniers développements sur la scène maroco-sahraouie et maghrébine lui font craindre le pire : de “graves incidents menaçant la sécurité et la stabilité de la région.” Mohamed Abdelaziz s'est interrogé sur le silence des Nations unies et du Conseil de sécurité, le qualifiant de “position incompréhensible”, alors que la question du Sahara occidental figure sur l'agenda de l'ONU comme une question de décolonisation, et continue de faire l'objet de décisions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Pour rappel, l'ancienne colonie espagnole a été annexée par le Maroc en 1975, invitée par l'ONU à respecter les droits du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. Le gouvernement marocain, qui a accepté en 1990 le plan de règlement onusien, a rejeté en 2003 le plan Baker, reniant toute idée d'indépendance, en violation avec le droit international. Hafida Ameyar