Au 30 septembre 2010, les autorités italiennes ont enregistré le débarquement de 2868 immigrants clandestins, dont 219 Algériens, la plupart étant des Kurdes et des Afghans. Issus de Turquie et de Grèce, ces derniers ont réussi à atteindre l'Italie en empruntant les nouvelles routes migratoire,s dont les principaux points de débarquement sont les côtes de la mer Ionienne, de Calabre et Pouilles (Italie). La même période, soit les neuf premiers mois de l'année 2009, ces mêmes autorités ont recensé 8929 entrées illégales sur leur territoire. Dans le lot, les nationaux étaient au nombre de 408 contre 1599 une année auparavant (2008). De nouvelles initiatives ont été activées pour endiguer et arrêter ces flux. C'est ce qui ressort des dernières statistiques du ministère de l'Intérieur italien, présentées lors d'une audition du comité parlementaire Schengen et répercutées dans un communiqué de Migreurop, transmis, hier matin, à notre rédaction. En outre, le document de l'organisation internationale, qui regroupe 33 associations de défense des droits des migrants, fait état de la future ouverture – annoncée pour la fin 2011 au plus tard – de quatre nouveaux centres de rétention pour migrants clandestins – Centre d'identification et expulsions (CIE) – et ce, au niveau des régions de Veneto, Marche, Toscane et Campania. Les quatre établissements vont ainsi renforcer les capacités d'accueil, mises en place au niveau des 13 CIE déjà existants. Dotés de capacités allant de 50 à 300 places en moyenne, ces CIE sont surtout implantés dans le sud de l'Italie. «Le ministre de l'Intérieur italien a aussi souligné lors de l'audition que les 13 CIE en fonction actuellement ne souffrent pas de surpopulation et donc ‘‘il n'y a pas d'émergence''», rapporte Migreurop. La gestion de la totalité des CIE sera confiée à la Croix-Rouge italienne qui «devra être présente dans toutes les structures afin de garantir les mêmes standards de fonctionnement», indique la même source. Pour ce faire, d'importants moyens financiers supplémentaires seront mis à sa disposition. Annuellement, les organes de gestion engrangent en moyenne entre 3 et 7 millions d'euros, repas exclus, pour chacun des centres dont elles s'occupent. «Pour la Croix-Rouge, l'accord est en or, étant donné les sommes énormes que reçoivent les organes de gestion pour chaque ‘‘invité'' (70 euros par jour est la moyenne)», est-il écrit dans le document d'hier. Les chiffres de 2004 avancés, au titre d'exemple, parlent d'eux-mêmes : «En 2004, par exemple, la Croix-Rouge italienne a gagné 4 212 136,50 euros par an, excluant les repas, pour le CIE de Bologne, 5 822 880 euros pour CIE Ponte Galeria (Rome), 7 246 932 euros pour Corelli (Milan) et 3 910 200 euros pour le centre de Turin», rappelle Migreurop.