L'importation du médicament est soumise désormais à l'obligation d'investissement. L'application de cette clause du cahier des conditions techniques à l'importation, non encore signé et publié au Journal officiel, est prévue à partir du 1er janvier 2010. Les entreprises de conditionnement, pour qui un délai d'un an a été accordé, sont aussi concernées car le délai expire le 31 décembre 2010. Des mesures prises, selon Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, par le gouvernement «pour protéger la production nationale et réduire la dépendance de l'importation dans l'intérêt national. Assurer une couverture des besoins nationaux à hauteur de 70% n'est pas une utopie», a-t-il déclaré lors de la rencontre d'hier avec les «acteurs de la santé» à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Pou lui, les solutions existent et pour les mettre en œuvre, il faut la contribution de tous. Il a ainsi insisté sur l'intérêt du dialogue et de la concertation afin d'arriver à se libérer du joug de l'importation. Pour ce faire, des mesures urgentes, a-t-il promis, seront prises dans les plus prochains jours, notamment dans le fonctionnement da la direction de la pharmacie. Il sera question, a-t-il dit, en premier lieu, de débloquer tous les produits (matière première pour la production) en attente de dédouanement, de revoir les dispositions concernant l'enregistrement des médicaments justement pour les producteurs nationaux, de multiplier l'organisation de rencontres avec les professionnels afin de réfléchir à la mise en place de mécanismes pour la distribution des médicaments selon les dispositions de l'instruction du Premier ministre qui «sera appliquée», a-t-il signalé. Pour une meilleure organisation du secteur, le ministre de la Santé affirme qu'un décret présidentiel est proposé au gouvernement pour la mise en place de l'Agence nationale des médicaments qui sera composée des représentants de l'ensemble des opérateurs de la pharmacie. Des facilitations, notamment les crédits bancaires, seront accordés aux investisseurs. Le ministre de la Santé a également annoncé la création d'une nouvelle direction générale du médicament au ministère de la Santé pour mieux organiser le marché national. Djamel Ould Abbès entend faire la guerre aux pénuries de médicaments : «Il n'y aura plus de rupture de stock ni de pénurie d'ici 2011.» Le directeur de la Pharmacie, M. Hafed, a souligné que 70% des produits enregistrés sont des génériques et 34% sont des produits fabriqués localement. Il a précisé qu'actuellement, 293 dénominations communes internationales (DCI) sont interdites à l'importation. Et qu'une nouvelle liste est en élaboration. Le nombre de projets d'investissement est au nombre de 114 et la facture à l'importation a connu une nette baisse avec 1453,647 millions d'euros ; le médicament a représenté 87% de la facture globale. Pour ce qui est de la part du générique, M. Hafed a précisé que l'Algérie a connu une progression de 52%dans la fabrication de médicament : La production nationale est passée de 27% à 38% en 2009. A propos de la non-disponibilité de certains médicaments sur le marché, le directeur de la pharmacie précise que cela est dû à la perturbation dans le réseau de la distribution des médicaments en gros, les défaillances de quelques producteurs. Les représentants de l'UNOP, du SAIP, du SNAPO et de l'association des producteurs, ont mis l'accent sur les problèmes rencontrés au niveau de l'enregistrement, du remboursement et de la distribution. Il est également important, selon ces organisations, d'instaurer la responsabilité pharmaceutique et d'assurer un contrôle des unités. Ils ont ainsi exigé la mise en place d'une politique du médicament.