De nombreux habitants de la commune de Zekri veulent revenir dans leurs villages, pour peu que les pouvoirs publics débloquent un programme de soutien. Plusieurs villages de Zekri, (70 km à l'est de Tizi Ouzou), se sont vidés de leurs habitants ces dernières années. L'exode ne cesse de s'accroître dans cette localité qui a subi les affres du terrorisme. Les villages Bounaâmane, Thizagharine, Amalou et Aloun, entre autres, n'ont pas d'électricité, de réseaux d'assainissement et d'eau potable. Et les routes qui y mènent sont dans un état lamentable. La population a souffert du problème de l'insécurité qui l'a contrainte à quitter les villages. Mais, aujourd'hui, les habitants de cette commune, dont la quasi-totalité est établie à Alger, comptent revenir «au bercail» pour peu que les pouvoirs publics procèdent à l'amélioration des conditions de vie dans cette localité. «On veut revenir dans nos villages pour cultiver nos terres délaissées depuis des années. Mais, sachez bien qu'il n'y a pas de conditions favorables pour mener une vie décente ; les pistes sont impraticables, nos villages sont totalement abandonnés par les pouvoirs publics», nous dira un villageois de Tizeghouine, résidant à Birkhadem où les citoyens originaires de Zekri multiplient des assemblées générales pour préparer leur retour au village. «Nous sommes en train de nous organiser pour permettre aux familles de la région de revenir dans cette commune, dont la population est réduite présentement à 2500 habitants, à cause de l'exode», nous dira un villageois de Bounamane. «Les villages d'Ath Lahçene et Bounamane, jusqu'à Tigrine, avaient déjà beaucoup souffert durant la guerre de libération nationale, avant de vivre encore un véritable supplice avec l'apparition du terrorisme. «Aujourd'hui, nous ne cessons d'interpeller les autorités sur l'état de délabrement de nos pistes et le dénuement dans nos villages ; il n'y a ni salle de soins, ni école, ni agence postale… On veut revenir réhabiliter nos maisons, dont la plupart sont endommagées ces dernières années», nous a expliqué un membre du comité de cette bourgade rencontré lors d'une waâda organisée à Talbant, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle mosquée du village. Sur les lieux, nous avons également approché des moudjahidine de la région, notamment Si Moh Cherif Chaib et son frère Sedik, deux anciens officiers de l'ALN, qui ont encore vive en mémoire l'époque à laquelle Bounamane était le poste de commandement (PC) du colonel Amirouche. A la même occasion, nous avons rencontré dans cette commune de Zekri un confrère de la Chaîne II de la radio nationale, Saïd Fréha en l'occurrence, animateur bien connu de l'émission «Portrait de mon village». Ouvrant son micro aux habitants de cette région, ces derniers n'ont de cesse à interpeller, à travers les ondes radiophoniques, les pouvoirs publics sur la situation intenable caractérisant leur quotidien. «On est en train de subir le calvaire en raison de l'absence d'infrastructures de base», a martelé un citoyen de Amalou, pendant que d'autres intervenants faisaient part de leur désarroi devant le problème d'enclavement de leurs bourgades.