La bourgade a été carrément anéantie durant la tragédie nationale où les mouvements terroristes étaient perceptibles quotidiennement. C'est l'exode de la population dans le village de Bounaâmane, une bourgade sévèrement touchée par les affres du terrorisme depuis pratiquement plus d'une décennie. Elle est située tout juste à proximité du massif forestier qui s'étend de Zekri, à l'extrême nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, jusqu'à l'Adekar, à Béjaïa. En effet, le départ massif des citoyens a véritablement transfomé les lieux en bourgade qui n'a de village que le nom puisque même les foyers ayant résisté jusqu'en 2001 ont été évacués, eux aussi, vers la région limitrophe, Zekri, en l'occurrence, où des parcelles de terrains ont été cédées aux concernés pour bâtir un «gite» ou plutôt un refuge. Toutefois, les familles en question arrivent difficilement à construire une habitation à même de leur assurer un quotidien décent. «On nous a, certes, donné des lots de terrain pour construire des maisons à Zekri mais, avec quoi voulez-vous qu'on construise puisqu'on n'a même pas reçu d'aide financière de l'Etat. D'ailleurs, la quasi-totalité des concernés sont démunis. C'est le calvaire que vivent les habitants de Bounaâmane contraints de se déplacer, terrorisme oblige, vers Zekri pour y habiter», nous dira un citoyen de ce patelin. Notre interlocuteur précise, en outre, que depuis le jour où ils ont quitté leur village, ce dernier a subi d'énormes dégradations, notamment sur le plan infrastructure routière où l'unique tronçon qui déssert cette localité est totalement délabré. Il est quasiment impraticable dans la mesure où l'accès aux habitations a été devenu presque impossible. Cela étant, le village a été carrément anéanti durant la tragédie nationale où les mouvements terroristes étaient perceptibles quotidiennement. Il a fallu, donc, l'installation d'un détachement militaire dans les environs pour que la situation sécuritaire soit maîtrisée. Notons aussi, que Bounaâmane est situé non loin d'Igoudjdal, dans la commune d'Aït Chafaâ, dans la région d'Azeffoun, où fut créé le premier groupe d'autodéfense en Kabylie. Par ailleurs, la situation sécuritaire qui semble s'être améliorée dans la région a donné un brin d'espoir aux habitants de Bounaâmane qui souhaitent retourner au bercail et retrouver leurs biens.