Nana Li, auteure de BD britannique d'origine chinoise, a participé au troisième Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA), qui s'est tenu du 14 au 17 octobre. Elle a été invitée par le British Council. Elle revient ici sur l'évolution des comics en Grande-Bretagne. -Quel est votre dernier ouvrage ? Mon dernier ouvrage est La douzième nuit (Twelfth night), une adaptation d'une pièce de William Shakespeare. Je suis venue au FIBDA pour animer un atelier de Manga. C'est ma première visite en Algérie. Je suis plus spécialisée dans le visuel, pas dans les textes. Je n'ai pas d'expériences avec les médias. Les histoires que je fais sont longues. Il ne s'agit donc pas de BD qui peuvent être publiées par des journaux. -Quels sont vos références, vos auteurs préférés, votre background ? Ce n'est pas une longue liste. Je n'ai pas beaucoup de références en termes artistiques. A l'origine, j'ai fait des études d'ingéniorat. J'ai commencé à faire de la BD par hasard. Après la participation à un concours à l'université, j'ai été contactée par un éditeur qui m'a proposé d'adapter une pièce de Shakespeare. -Quelles sont les tendances actuelles dans la BD britannique ? Tout comme dans le marché algérien, le Manga explose au Royaume-Uni. Tenter d'expliquer ce phénomène risque de prendre du temps. Chacun a sa propre opinion sur les raisons de la popularité du Manga actuellement. Pour moi, le Manga est différent des autres BD, celles des super héros comme Spiderman ou Superman. Le lecteur se projette différemment dans l'histoire. Il s'attache plus aux personnages dans le Manga. L'accroche de l'histoire est plus profonde. A la différence des autres BD, le Manga s'adresse à tous les âges et tous les sexes, les adolescents, les petites filles, les adultes, les seniors… Chacun peut trouver ce qu'il veut. -Peut-on tout dire dans la BD britannique ? Si vous publiez à votre compte, vous pouvez dire tout ce que vous voulez. Si c'est pour un éditeur, il décide en fonction des intérêts des ventes. C'est le marché qui décide de l'orientation de la BD, ce ne sont pas les thèmes. -Quelle est votre opinion sur la polémique soulevée par les caricatures danoises sur le prophète de l'Islam ? Je viens d'un monde différent de la culture islamique. Mais j'ai été affectée par le fait que les gens étaient offensés par ces caricatures. Il reste qu'avec internet, les nouvelles se propagent rapidement et partout dans le monde. Si ces dessins avaient été limités au Danemark, elles n'auraient pas eu autant de bruit. -Avez-vous une idée sur la BD africaine et algérienne ? Non, je n'ai aucune idée sur la BD algérienne et africaine. J'ai fait quelques recherches sur internet et je n'ai pas trouvé grand-chose. Et comme je ne parle pas français, c'est encore plus compliqué.