Le 3e Fibda, organisé du 13 au 17 octobre, s'est ouvert mercredi avec la participation, aux côtés des bédéistes algériens, d'une centaine d'artistes étrangers venus d'une quarantaine de pays. Le festival a été inauguré par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui s'est attardée devant chaque stand d'exposant de BD et a pris le temps de discuter avec chaque bédéiste de tous les continents. Elle était accompagnée dans sa démarche par Mme Dalila Nedjam, commissaire dudit évènement et les membres du comité d'organisation. Invité d'honneur, la Suisse était représentée par Son Excellence l'ambassadeur. La cérémonie d'ouverture s'est faite par la remise de prix à trois spécialistes de la BD. Le Prix d'honneur a été remis à Ahmed Haroun, le prix «Sid Ali Melouah» à Redhouane Assari et le Prix Spécial Fibda au bédéiste belge, Etienne Shroeder. Malgré quelques désagréments liés à la pluie et au vent, cette inauguration a bel et bien eu lieu en présence de l'ensemble des invités, exception faite du célèbre Quino, le père de Mafalda qui a annulé sa venue la veille, en raisons de la grève générale en France. La manifestation culturelle s'est achevée avec la projection d'un film d'animation (voir l'entretien) qui hélas, s'est déroulée dans de très mauvaises conditions techniques à la salle Ibn Zeydoun. Cette année, le nombre des invités au 3e Fibda a décru, et ce, pour une meilleure qualité, nous a-t-on assuré. Cependant, en dépit de la volonté affichée des organisateurs, (des prix de livres baissés à moins de 20% qu'en France), les prix des bandes dessinées demeurent encore élevés, selon les quelques témoignages de parents rencontrés le lendemain sur les lieux. «Quand on achète une BD, il est rare qu'on achète une seule mais plusieurs à nos enfants, et les prix ne nous permettent pas ce genre de choses», nous a indiqué ce père de famille qui a constaté un certain vide cette année malgré un programme hyperchargé qui, à première vue, ne saute pas aux yeux. Un sentiment généré sans doute par l'élargissement de l'espace du festival et l'agrandissement de la surface de la librairie...Le Fibda de cette année regroupe cinq expositions à savoir, «Haroun. Grands desseins dans des petits dessins», «Palestine. Les auteurs de BD témoignent», «La BD Suisse. Un sommet d'images», «USA. Expressions diverses» et «Tahya El Djazaïr». L'exposition de Haroun, le pionnier de la bande dessinée algérienne, et créateur en 1967 du personnage de M'Quidech, regroupe une soixantaine de planches dont celles reprenant en images Le Fils du pauvre, le roman de Mouloud Feraoun. Le combat du peuple palestinien contre l'occupant sioniste a été au centre de l'exposition consacrée à la Palestine et dont les oeuvres sont signées Joe Sacco, Maximilien Le Roy, Mahmoud Abu Snour et Amal Kaawash Ziad. «La BD suisse. Un sommet d'images» réunit neuf dessinateurs et une dessinatrice suisses et donne à voir une sélection d'oeuvres typiques par leurs techniques. «Tahya El Djazaïr» regroupe les oeuvres d'Alexandre Daniel et Laurent Galandon, deux bédéistes français, dans lesquelles ils évoquent la guerre de Libération nationale. «USA.Expressions diverses», qui est un mini-panorama de la bande dessinée américaine, comprend les planches de Native, Brandon Jerwa et Josh Neufeld. Des jeunes bédéistes étrangers qui étaient ravis d'être ici en Algérie. Un tour d'horizon nous permettra également de constater que les BD se déclinent en arabe, français et même en amazigh et s'adressent aux grands comme aux petits. Au programme du 3e Fibda figurent, outre les expositions, des ateliers ou workshop. Parallèlement à cela, le cinéma est un point fort de cette manifestation, à ne pas négliger. Jeudi, a été projeté en avant-première algérienne le dernier film d'animation de Tim Burton, Alice au pays des merveilles (sorti cette année au Festival de Cannes) en présence de nombreux parents venus avec leurs enfants. Une belle image que celle-ci. Hier encore fut le tour du nouveau Arthur et les mini-Moys. Un troisième volet inédit vu que sa projection algérienne coïncide avec celle de France. Ce soir, les férus du 7e art sont conviés à apprécier Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec. Un exploit qu'on doit à la boîte de distribution cinématographique, Kino Max.