A l'ouverture, lundi, de la conférence de wilaya sur les associations, organisée à la maison de la culture, le wali de Mila a dressé un tableau sombre du mouvement associatif, qui demeure, selon lui, gangrené par une nuée d'associations parasites. «Près de 400 associations activent dans la quasi-illégalité, transgressant délibérément la réglementation régissant le fonctionnement et la gestion en la matière», a précisé Abderrahmane Kadid. Et de poursuivre: «Lesdites 400 associations défaillantes, identifiées sur un total de 1632, dont 275 à caractère religieux, 262 sportives, 333 de parents d'élèves, 441 de quartier et 100 professionnelles, seront dissoutes.» Dans un souci évident d'assainissement exhaustif de ce dossier épineux, il a ordonné de surseoir à l'examen des 79 demandes de création de nouvelles associations ; surtout que des dizaines, voire des centaines de cas de maniement de deniers publics (subventions) à des fins autres que leur vocation initiale, à savoir le bien-être du citoyen et l'intérêt de la collectivité, ont été relevés. De nombreux manquements à la législation sont également constatés au titre de non tenue d'assemblées générales, ni même l'élaboration d'un plan d'action. Plusieurs intervenants trouvent que les lenteurs administratives relatives à l'étude des dossiers d'agrément, de la daïra à la DRAG, en passant par l'enquête d'habilitation, conjuguées à la confusion des textes réglementaires et le manque de coordination et de suivi entre les différents secteurs, ont contribué à la déliquescence et à la dislocation du microcosme associatif. «Mon dossier d'agrément traîne dans les dédales de l'administration depuis 3 ans», a lancé une intervenante. Elle est relayée par un cadre de la formation professionnelle, qui a martelé que «seules deux associations sur quatorze devant activer au niveau des 14 établissements du secteur ont obtenu leurs agréments depuis 2008». Un autre cadre de l'exécutif a affirmé que «les déviations et les carences au sein de nombreuses associations ont atteint des seuils alarmants. Si bien qu'une association peut décrocher une aide et/ou subvention de la DJS, de la direction de la culture ou de l'APW, c'est selon, sans que les deux autres institutions soient avisées de la démarche. A priori, les pouvoirs publics ont du pain sur la planche en vue de canaliser le mouvement associatif vers son véritable rôle, celui de la réactivation des activités culturelles, sportives, éducatives et de protection de l'environnement, etc.