Près de 1665 associations dans divers secteurs (culturel, sportif ou de quartiers) activent au niveau de la wilaya de Constantine. Nombre d'entre elles ne jouent pas le rôle qui leur est dévolu, et ce laisser-aller impose un assainissement impératif, selon le chef de l'exécutif de la wilaya, Abdelmalek Boudiaf. "L'assainissement des rangs du mouvement associatif est un impératif auquel doit s'atteler incessamment l'administration locale", a-t-il laissé entendre. Une nouvelle vision organisationnelle a été annoncée, celle de la création de «conseils consultatifs» au niveau communal, en tant qu'espaces ouverts aux débats "constructifs", réservés aux membres de ces associations «efficaces» qui dépasseront bien évidemment le cap de la sélection optimale. Cependant, il est à préciser qu'à la faveur de l'ouverture libérale et depuis la promulgation de la loi du 4 décembre 1990, l'Algérie s'est dotée de nombreuses associations à travers tout le pays. Malgré l'essor de cet espace, lieu d'apprentissage de la culture démocratique aux élites politiques et sociales, beaucoup d'associations ont fini par baisser le rideau ou par se mettre en hibernation. Plusieurs d'entre elles souffrent d'un "manque de moyens financiers et de locaux". Une situation qui les place dans une posture de dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics. Malgré cela, les associations doivent bouger et s'engager pour appliquer leur programme et influencer ainsi la société. Ce qui demeure pratiquement inexistant. Ainsi, les quelques 1665 associations constantinoises doivent créer "une force de proposition", dira le wali de Constantine, et surtout trouver le partenaire capable de mobiliser l'intérêt du citoyen, jugé "capital", autour de "l'importance de la mise en chantier des 21 grands projets initiés dans le cadre de la modernisation de la métropole de Constantine". Sur un autre volet, l'encadrement des associations est assuré en majorité par des cadres, des professions libérales et des enseignants, ce qui fait que le secteur public est le fournisseur principal de l'encadrement associatif. Un état de fait qui, selon certains, est la cause de la léthargie qui caractérise certaines associations. Cependant, le chef de l'exécutif ne manquera pas d'expliquer que ce mouvement associatif "doit être au préalable profondément réorganisé et assaini de ses lobbies, ses visions étroites, ou autres dimensions de politique politicienne."