Ils ont entre 15 et 16 ans et formeront l'élite militaire algérienne de demain. A l'occasion de la rentrée, la prestigieuse Ecole des cadets de la nation a ouvert ses portes à El Watan Week-end. Pantalon bleu nuit, chemisette bleu ciel, béret noir frappé d'un écusson à l'effigie de l'école, la chaussure noire impeccablement cirée : ils étaient quelque 150 nouveaux élèves, dans leur tenue officielle estivale, à rejoindre le 13 septembre dernier l'Ecole des cadets de la nation d'Oran (ECNO). Soit en tout, 304 cadets des première et deuxième années de l'enseignement secondaire à suivre le discours d'inauguration prononcé par le général Boumediène Maâzouz, directeur des Ecoles des cadets de la nation au ministère de la Défense nationale, en présence du commandant de l'école, le général Abdelaziz Haoum, des officiers supérieurs de la 2e Région militaire et des journalistes invités à cet événement. Après le cours inaugural sur la vie et le parcours militant du chahid Akid Lotfi (1937-1960), les cadets ont regagné en ordre serré les salles de cours. Pour l'occasion, les invités, tous corps confondus, ont suivi un cours magistral d'une trentaine de minutes sur l'itinéraire militant du colonel Lotfi Boudghène, tombé au champ d'honneur en mars 1960 près de la capitale de la Saoura, Béchar. Il avait été chargé, à l'époque, par le commandement de l'ALN, d'organiser la lutte libératrice dans le Sud-ouest oranais, une région qui intéressait au plus haut point les autorités coloniales en raison de la découverte des nappes de pétrole et de la préparation des sites de Oued Namous et Reggane pour les essais chimiques et nucléaires. Avec 20 et 25 élèves par classe, répartis dans quatorze salles de cours et différents laboratoires, Miloud Mansouri, directeur des études, estime que le taux «répond largement aux normes nationales et internationales qui sont exigées en matière d'éducation nationale». Selon les responsables des études, entourés du personnel enseignant dans la salle des professeurs de l'école, les matières dispensées à l'école sont identiques, dans leur contenu, à celles dispensées dans les établissements dépendant du ministère de l'Education nationale. L'école, autrefois Ecole des cadets de la révolution (ECRO), est implantée à Haï Dar El Beïda dans un cadre verdoyant. Bibliothèque et salle de jeu Quand il n'est pas en cours, l'élève dispose d'un foyer, d'une bibliothèque, de salles de jeu, de salles de lecture, d'une salle de sport couverte et de différents terrains de jeu pour la pratique de sports collectifs. Après avoir rappelé les efforts déployés par la direction des Ecoles des cadets pour une formation adéquate, le commandant de l'école a indiqué, lors de l'entretien qu'il nous a accordé, que les pensionnaires ont droit, chaque samedi après-midi, à une permission de détente - un quartier libre dans le jargon miliaire - pour une virée en ville ou dans les environs. A cet effet, ils disposent d'un prêt mensuel (bourse ou argent de poche) de 700 DA. Les cadets, que nous avons approchés, la mine épanouie, viennent des wilayas du centre, de l'est, de l'ouest et du sud du pays. «Notre présence, précise Salah Eddine Harka, un cadet de la seconde année, est pour moi un rêve qui vient de se concrétiser», avant d'ajouter : «Ensemble, nous allons tout mettre œuvre pour être dignes de la confiance placée en nous. En un mot, essayer d'être à la hauteur, car en plus de la mobilisation du personnel d'encadrement qui veille jour et nuit sur nous ainsi que de l'engagement de la quarantaine d'enseignants qui nous dispensent les meilleurs cours, l'école nous permet de tisser des liens d'amitié avec des camarades qui arrivent de toutes les régions du pays, des camarades qui symbolisent l'unité.» Et, pour nous illustrer ses propos, un cadet, natif de Mostaganem, explique comment il a dernièrement invité son compagnon de classe, originaire de Tébessa et lauréat de sa classe, pour quelques jours au bord de la mer durant les dernières vacances d'été. «Les candidats qui se présentent à l'examen sont nombreux, ce qui nous oblige à opérer une sélection», précise le commandant de l'école. Il s'agit, selon lui, de sélectionner, en fonction des capacités d'accueil actuelles, en attendant les perspectives programmées à l'échelle nationale par la direction des Ecoles des cadets de la nation dépendant du ministère de la Défense nationale. Pour le moment, il est envisagé le lancement des études pour la réalisation d'une grande école pour l'accueil d'un millier d'élèves dans les environs de Canastel, à l'est d'Oran.