Le feu, allumé dans de nombreuses villes de la région parisienne depuis la mort de deux adolescents, le 27 octobre, à Clichy-sous-Bois - d'autant qu'il gagne de nombreuses villes de province -, doit être éteint coûte que coûte. Pour ce faire, le Premier ministre Dominique de Villepin multiplie les réunions avec les membres de son gouvernement concernés par la situation, les appels à l'apaisement et au dialogue fusent de partout, particulièrement de la part des parents des deux victimes de Clichy-sous-Bois, dont le décès est à l'origine des émeutes. Le président du Conseil français du culte musulman a été reçu par Dominique de Villepin. Des manifestations à l'appel d'élus ont été organisées samedi. Dominique de Villepin a demandé à huit de ses ministres, qu'il a réunis samedi à Matignon, d'afficher l'unité et la fermeté du gouvernement. Depuis mercredi dernier, M. de Villepin s'est efforcé de reprendre la main en multipliant les interventions et les concertations avec élus et associations afin de mettre en place, avant fin novembre, un « plan d'action » en faveur des 750 zones urbaines sensibles. Dominique de Villepin a reçu vendredi, peu après 18h à l'hôtel Matignon, une quinzaine de jeunes issus de quartiers sensibles pour évoquer avec eux les difficultés des banlieues et les solutions à y apporter, a annoncé l'entourage du Premier ministre. A droite comme à gauche, les élus l'ont déjà mis en garde contre un « énième plan » constitué de simples mesures de circonstance. Catherine Vautrin, ministre délégué à la Cohésion sociale et à la Parité, a reçu samedi après-midi les sous-préfets à la ville d'Ile-de-France et de provinces pour une réunion de travail au cours de laquelle ont été évoqués « la situation dans les quartiers, les mesures déjà prises pour rétablir l'ordre public et les différents moyens d'accélérer le plan de rénovation urbaine et de cohésion sociale », a annoncé son ministère dans un communiqué. La ministre a insisté « sur la nécessité de soutenir les associations qui font un travail de lien social remarquable, et d'agir au plus près des habitants des quartiers sensibles qui souffrent quotidiennement des violences urbaines ». Catherine Vautrin poursuivra ses consultations aujourd'hui en recevant les délégués régionaux du Fonds d'action et de soutien à l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD). Il reste qu'une fois éteint, le feu peut reprendre à tout moment, tant que les ingrédients à même de le ranimer n'auront pas été définitivement neutralisés, soit l'éradication des sources d'inégalité sociale, de discrimination et d'exclusion des banlieues défavorisées.