Un rassemblement de solidarité avec l'ancien moudjahid Mohamed Gharbi a eu lieu hier matin devant le siège de la Commission nationale consultative de promotion et de défense des droits de l'homme (CNCPDH). Des anciens combattants de la Révolution, des patriotes et des jeunes citoyens se sont rassemblés hier matin devant les bureaux de la CNCPDH pour exprimer leur «solidarité» avec le moudjahid Mohamed Gharbi, condamné à mort pour avoir tué un chef terroriste repenti, mais également pour interpeller cette institution sur le sort tragique réservé à ce patriote septuagénaire. Une délégation composée d'anciens combattants de l'ALN, de patriotes de la Mitidja et des membres de la coordination pour la liberté de Mohamed Gharbi a été reçue par une chargée d'étude de la CNCPDH. «Nous pensons que le procès a été injuste. C'est d'ailleurs l'avis de son avocat. Mohamed Gharbi a agi de la sorte après avoir constaté que les services de sécurité n'avaient pas pris au sérieux les menaces de mort proférées par le chef terroriste à son encontre. Il n'a usé que de son droit à la légitime défense, afin de préserver sa vie et celle des membres de sa famille», a déclaré Yacine Teguia, membre de la coordination pour la liberté de Mohamed Gharbi. Il a affirmé que la délégation a également interpellé la commission sur la condamnation «arbitraire» du moudjahid dont l'âge dépasse les 70 ans, évoquant le principe de l'abolition de la peine de mort à laquelle a appelé Farouk Ksentini, le président de la CNCPDH, avec lequel un autre rendez-vous a été pris. En plus de cette action, il est prévu, a ajouté M. Téguia, de faire une large diffusion de l'appel à la mobilisation pour la libération de Mohamed Gharbi, lancé le 9 octobre dernier, notamment auprès de ses anciens compagnons d'armes de la Révolution et de la décennie rouge. «Nous allons rééditer l'action menée lors du Festival international de la bande dessinée en sensibilisant les auteurs qui exposent au Salon international du livre d'Alger. Pour cela, nous avons opté pour la journée du 1er novembre, où l'affluence du public sera certainement très importante, pour mobiliser les jeunes et les intellectuels autour du combat pour la libération de M. Gharbi. Au Salon, nous profiterons de la présence de nombreux conférenciers qui vont parler de la Révolution de ceux qui l'ont faite, comme Mohamed Gharbi, pour les inciter à s'exprimer en sa faveur. Des jeunes, sur facebook, ont déjà lancé des actions de ce genre qui ont permis de faire connaître Gharbi et son combat», a expliqué Yacine Teguia. Dans d'autres wilayas – Oran, Oum El Bouaghi et Khenchela –, a-t-il ajouté, plusieurs manifestations de solidarité et de sensibilisation sont prévues ; de nombreux jeunes étudiants et militants ont déjà procédé au lancement de l'opération «tags» sur les murs de la capitale. Non loin de la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, de nombreux graffitis du genre «Libérez Mohamed Gharbi» marquent les murs en attendant que ceux des grandes avenues, notamment celles qui portent les noms de grands symboles de la Révolution, à l'image de Zirout Youcef, Hassiba Ben Bouali, Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, soient aussi marqués au nom de l'ancien officier de l'ALN qui croupit en prison depuis des années.