Une centaine de proches de disparus se sont rassemblés, hier en fin de matinée, devant la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, pour « protester contre la venue de Ould Abbas au rassemblement des familles devant le siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH) et ses invitations à se rapprocher de son département (celui de la Solidarité) pour nous fournir aides et indemnisations », selon des représentants de plusieurs associations de familles de disparus. Chaque mercredi, pour rappel, ces familles tiennent un sit-in devant le siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH, officielle). Selon Lila Ighil de l'Association nationale des familles de disparus (ANFD), « les familles ont été outrées par le comportement du ministre, elles sont révoltées aussi par tant de mensonges ». « Nous n'arrivons même pas à retirer les actes de décès dignement, on nous fait balader de l'APC à l'APW puis au tribunal... », s'insurge Mme Fahassi du Collectif national des familles de disparus, qui estime que le ministre de la Solidarité « n'a pas à se mêler de politique ». « Avec quel cœur voulez-vous que je ‘'fasse tomber mon fils'' (le déclarer décédé à l'état civil) », s'emporte la mère de Aouragh Mustapha, kidnappé le 27 mai 1995 à Kouba et disparu depuis. « Comment ose-t-il, ce ministre, nous dire : ‘'venez chez moi, on vous prendra en charge''... Nous voulons la vérité », lance Hassan Ferhati, représentant de SOS Disparus et du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA). « On veut la vérité et non de l'huile et un sac de farine », lâche une mère de disparu. « Les familles de disparus rejettent en majorité les propositions d'indemnisation et revendiquent la vérité », dit Mme Lamari, mère de disparu et ancienne moudjahida. Les prochains sit-in, selon ces familles, se déplaceront au niveau du ministère de la Justice.