Il ne fait pas bon vivre par les temps qui courent à Sidi M'hamed Moussa, une localité située dans la commune d'El Haouch au sud-est du chef-lieu de la wilaya, pourtant renommée naguère par la « zerda » conviviable, offerte annuellement à tous les visiteurs qui viennent de tous les coins du pays pour s'y ressourcer et profiter de la baraka du saint patron de la région. Aujourd'hui, la principale artère de la dechra est méconnaissable, et selon certains habitants, elle s'est transformée au fil du temps et le laisser-aller aidant en « véritable égout à ciel ouvert avec toutes les conséquences néfastes pour la santé des riverains. » Du reste, ajoutent ces mêmes habitants, alors que le village barbote dans ce cloaque infect, la palmeraie qui compte plusieurs dizaines de milliers de palmiers souffre du manque d'eau et risque à brève échéance de mourir de soif, car le niveau de l'eau dans la nappe phréatique a considérablement baissé, asséchant par la même tous les puits et autres forages de modeste profondeur. Par ailleurs, les gens pauvres que nous avons rencontrés et qui disent habiter dans des demeures traditionnelles en toub et menaçant ruine, et auxquels les autorités ont attribué des logements ruraux participatifs, s'étonnent qu'on leur demande 10 millions de centimes pour pouvoir bénéficier de ce type de logement et exigent, vu l'insignifiance de leurs revenus, qu'on les dispense du montant de cette quote-part arguant qu'ils se trouvent tous sans exception dans l'incapacité de réunir cette somme.