Il est urgent de savoir prévenir les conséquences de l'obésité, le diabète, les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle, le cancer et l'asthme. Le phénomène de l'obésité se propage à travers la planète et devient un véritable problème de santé publique. Une nouvelle étude fait le point sur les sources de calories «vides», comme les appellent les Américains, ou vaines, car inutiles, dans l'alimentation des 2-18 ans. La moitié de ces «empty» calories proviennent des graisses solides et des sucres ajoutés provenant principalement de 6 sources : les sodas, les boissons aux fruits, les desserts laitiers, les desserts à base de céréales, la pizza et le lait entier… Des données publiées dans l'édition d'octobre du Journal of American Dietetic Association. «Près de 40% de l'énergie consommée par les 2 à 18 ans se présentent sous la forme de ces calories ‘‘vides'', relève cette nouvelle étude. Alors qu'au cours des trois dernières décennies, les taux d'obésité chez les enfants américains ont triplé, alors qu'aujourd'hui, près de 1 enfant sur 3 est en surpoids ou obèse ; il est urgent de savoir prévenir les conséquences de l'obésité, le diabète, les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle, le cancer et l'asthme». Si l'on sait que la combinaison de la consommation énergétique (comptée en calories) et de la réduction de l'activité physique explique l'augmentation de la prévalence de l'obésité, une des façons de réduire l'apport énergétique est de limiter inutilement les calories «vides» et de savoir d'où elles proviennent. Les docteurs Jill Reedy et Susan M. Krebs-Smith de l'Institut national du cancer du NIH (NCI) ont donc examiné les sources d'énergie et de calories vides dans l'alimentation des enfants américains, à partir des données des Centers for Disease Control (CDC) et de l'étude NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) de plus de 14 000 enfants âgés de 2 à 18 ans. Près de 40% de l'énergie totale des enfants proviennent de calories vaines. Les experts recommandent aujourd'hui que les enfants puissent limiter leur consommation de calories vides de 8% à 20% de leur apport calorique total. Les boissons sucrées, en particulier, contribuent, à elles seules, à 10% de l'énergie totale consommée par les enfants. Le top 5 des sources d'énergie pour les enfants comprend également les desserts à base de céréales (gâteaux, biscuits, beignets, tartes, croustades, barres chocolatées), la pizza… Ces sources d'énergie varient selon l'ethnicité. Par exemple, les enfants non hispaniques consomment plus de boissons sucrées (sodas et boissons aux fruits), alors que les Américains d'origine mexicaine consomment plus d'énergie à partir de produits laitiers. «Il n'est pas raisonnable de s'attendre à ce que les gens puissent modifier leurs habitudes alimentaires avec autant de sollicitations sur des produits alimentaires malsains», explique Dr Reedy. «Ces résultats suggèrent que la consommation de boissons sucrées devrait être mieux surveillée pour améliorer la santé de nos enfants», poursuit-il. Par ailleurs, une récente étude vient de montrer que l'obésité est aussi devenue un phénomène social, une tendance qui se transmet via les réseaux sociaux ; c'est ce que démontre cette étude de chercheurs d'Harvard. Le risque pour un adulte de devenir obèse augmente aussi et ainsi en fonction du nombre de ses contacts, via les réseaux sociaux, avec des personnes obèses. C'est la composante sociale de la propagation de l'obésité estimée à une augmentation du risque de 0,4% à chaque contact social avec un obèse. En prenant en compte cette transmission sociale de l'obésité, ces chercheurs de l'Université d'Harvard estiment aujourd'hui, sur la base d'une modélisation mathématique basée sur 40 années de données de la Framingham Heart Study, que l'épidémie d'obésité touchera au moins 42% des Américains adultes. Selon leurs projections, l'obésité devrait poursuivre son augmentation jusqu'en 2050, où l'épidémie pourrait se stabiliser «en plateau». Des conclusions publiées le 5 novembre dans le journal PLoS Computational Biology. Des résultats qui vont à l'encontre des affirmations de certains experts que le taux d'obésité, de 34% durant ces 5 dernières années, pourrait avoir atteint son pic. Mais cette récente étude rappelle aussi que 34% (supplémentaires) de la population aux Etats-Unis est déjà en surpoids (sans être obèse).