Causes de décès, notamment l'arrêt cardiaque et l'accident vasculaire cérébral, cette maladie attire aujourd'hui toute l'attention des spécialistes et des hautes autorités de santé mondiale. Elle est en constante augmentation, ce qui a amené les spécialistes à tirer la sonnette d'alarme en parlant d'une épidémie. Pour l'enrayer, il est urgent, selon eux, de lutter contre le surpoids et l'obésité qui font trop souvent le lit de cette maladie. A travers une sensibilisation, une bonne information et un geste anodin, des centaines de vies peuvent être sauvées de ce mal du siècle. Un geste qui peut se faire en réalisant de simples tests de dépistage, comme la prise de la glycémie au bout du doigt chez les sujets à risque. Seraient concernés, les hommes et les femmes de plus de 40 ans en surpoids ou touchés par l'hypertension artérielle. Le thème de la journée mondiale 2006, le 14 novembre, a été justement axé sur l'idée que tout diabétique ou personne à risque mérite la meilleure prévention et les meilleurs soins ainsi que la meilleure formation disponibles. Cette année, l'OMS et la Fédération mondiale du diabète ont choisi le thème : « Diabète : tous différents, tous égaux. » L'OMS mettra l'accent sur les communautés désavantagées et les groupes vulnérables dans le monde entier, en se préoccupant tout spécialement des personnes qui affluent des campagnes vers les villes. Les difficultés d'accès aux soins optimaux touchent avant tout ceux qui se situent en dehors du système de santé, ou ont moins de chances de faire appel à lui ou d'être au courant de l'existence de services. Par ailleurs, le 3e Congrès maghrébin d'endocrinologie et de diabétologie, organisé par la société algérienne de diabétologie, qui s'est ouvert vendredi, à Alger, avec pour thèmes principaux « le syndrome métabolique (SM) et la dysthyroïdie (dysfonctionnements de la thyroïde) », met en exergue la lutte contre ces facteurs de risque. Le SM et ses nombreux facteurs de risque cardiovasculaire, diabète de type 2, HTA (hypertension artérielle), obésité sont parmi les problèmes majeurs de santé publique en Algérie, a précisé le docteur Daoud, diabétologue et membre de la Société de diabétologie. Certaines études internationales ont montré que le SM peut augmenter le risque cardiovasculaire de 30 à 400%, a-t-il dit, en précisant que le syndrome touche toutes les tranches d'âges, y compris les plus jeunes. L'obésité a un impact majeur sur l'émergence du SM, a-t-il ajouté en mettant en garde contre la progression de l'obésité. Le diabète de type 2 est également considéré, selon lui, comme un véritable problème de santé publique en raison de l'explosion de son incidence et, de surcroît, de la mortalité cardiovasculaire. Le dysfonctionnement de la thyroïde est aussi un des problèmes de santé évoqué lors de cette rencontre. Il existe 2 millions de diabétiques en Algérie, dont 10% d'insulino-dépendants (type 1) et près de 600 000 personnes ignorent leur maladie, selon des statistiques hospitalières lors de cette rencontre. Selon le professeur Fodil, du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), la dysthyroïdie (dysfonctionnement de la thyroïde) est une pathologie très fréquente dans les régions d'endémie goitreuse, comme c'est le cas de certaines régions du pays, sauf le Sud, à cause de la carence iodée. La dysthyroïdie, qui présente plusieurs aspects dont le goitre simple, l'hyperthyroïdie et l'hypothyroïdie, est fréquente chez la femme après la ménopause, a-t-elle ajouté. Le traitement est lourd et nécessite parfois l'intervention chirurgicale pour la première forme, a-t-elle dit. Quant à l'aspect d'hypothyroïdie, un traitement substitutif à vie suffit pour régulariser le métabolisme du patient, a-t-elle ajouté. En revanche, « très peu de cas évoluent en cancer », a-t-elle dit, en précisant qu'il n'existe pas d'étude épidémiologique sur la pathologie en Algérie. Le congrès, qui prend fin aujourd'hui, regroupe plus de 500 praticiens nationaux, tunisiens, marocains et européens. Pour rappel, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il y a plus de 180 millions de diabétiques dans le monde et qu'il y en aura plus du double en 2030. Elle prévoit que les décès dus au diabète vont augmenter de plus de 50% au cours des dix prochaines années si l'on ne prend pas des mesures urgentes.