Raisons n Une étude effectuée en 2005, à travers la capitale, fait ressortir que chez les adolescents, ce sont surtout la publicité étrangère, le grignotage devant la télévision et le manque d'exercice physique qui favorisent l'obésité. Les praticiens ont tiré, hier, samedi, la sonnette d'alarme sur le danger que constitue l'obésité, devenue l'un des problèmes principaux de santé publique en Algérie du fait de sa prévalence au sein de la population, n'épargnant aucune tranche d'âge ou couche sociale. «Longtemps considérée comme un canon de la beauté surtout chez la femme, l'obésité est entrevue par le corps médical comme le carrefour de plusieurs facteurs de risques», a affirmé le Pr Nacer Ouadahi, du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Lamine-Debaghine (ex-Maillot), aux 12es Journées nationales de médecine interne. Contrairement aux idées reçues, l'obésité n'est pas un signe de bonne santé, mais peut révéler l'existence de pathologies graves, telles que le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou l'hypertension artérielle. Selon le professeur, les facteurs qui mènent à l'obésité, sont, outre le facteur génétique, l'environnement lié à des conditions socio-économiques. «La transition culturelle observée ces dernières années en Algérie, a généré un mode d'alimentation désaxée : on mange de plus en plus mal malgré les apparences d'une certaine opulence», a-t-il expliqué. En outre, «la mauvaise alimentation associée à la sédentarité font une combinaison explosive», a-t-il ajouté, en indexant au passage «l'urbanisation accélérée de la société algérienne». «La prévalence de l'obésité est identique aussi bien dans nos villes que dans nos campagnes», a-t-il fait remarquer. Tout en insistant sur l'aspect préventif, il a appelé les pouvoirs publics à s'impliquer «totalement» et «sérieusement» en optant pour une politique d'encouragement de l'exercice physique afin de lutter contre l'obésité et limiter son lot de conséquences pathologiques. Le Pr Ouadahi a, dans ce sillage, plaidé pour la multiplication d'espaces réservés à l'exercice physique pour les hommes, les femmes et les adolescents. A propos précisément de cette dernière tranche d'âge, des études partielles ont montré que l'obésité chez les 14/18 ans est devenue «épidémique». «Victimes, les jeunes adolescents reçoivent de plein fouet le choc d'onde du nouveau mode de vie de leurs parents», selon les résultats d'une étude effectuée en 2005, à travers la capitale, dans certains lycées et à la faculté de médecine. Chez les jeunes adolescents, les facteurs qui favorisent l'obésité sont surtout la publicité étrangère, le grignotage devant la télévision et, bien sûr, le manque d'exercice physique. Des statistiques hospitalières situent la prévalence de l'obésité autour de 20 % chez les adolescents. Les praticiens regrettent que «beaucoup de jeunes recourent au certificat médical de complaisance pour boycotter l'exercice physique au programme à l'école».