Les étudiants s'insurgent contre la dégradation des conditions d'hébergement dans les cités universitaires au chef-lieu de Boumerdès. Les conditions d'hébergement dans les cités universitaires de Boumerdès laissent à désirer, comme l'illustrent des constats d'étudiants eux-mêmes. Ces derniers, abordés à ce sujet, relèvent avec regret que rien ne leur donne envie d'y rester si ce n'est la contrainte de l'éloignement de leurs domiciles familiaux. Les cités universitaires, réalisées à coups de milliards par les pouvoirs publics, accusent un manque flagrant en matière de commodités devant permettre aux résidents d'exceller dans leurs études. L'exemple le plus frappant dans cette amère réalité est celui de la cité garçons de l'ex-INH (Institut national des hydrocarbures), dans le chef-lieu de wilaya. Là, les étudiants évoluent dans des pavillons offrant des conditions qui frisent l'intolérable, avec leur décor des plus hideux, des murs sérieusement lézardés, qui risquent à tout moment de s'écrouler en cas d'éventuelle secousse tellurique, en plus de multiples autres insuffisances qui minimisent la chance à tout étudiant de réussir son cursus. Les résidants qui voient chaque jour leurs chambres envahies par des saletés en se dégradant continuellement, ne s'arrêtent pas de réclamer l'ouverture de douches, ainsi que des salles de connexion internet. «Je me demande où va l'argent dégagé annuellement par l'Etat dans le but d'améliorer les conditions de vie à l'intérieur des cités ? Plusieurs résidents préfèrent mener la navette, en revenant chaque jour au bercail, que de venir dormir ici », fulmine Saïd qui appréhende la fermeture de cette résidence dans peu de temps. «On a déjà fermé trois pavillons, mais nous, nous avons réclamé de les rouvrir en raison de la surcharge des chambres. Les responsables de l'ONOU (Office national des œuvres universitaires) invoquent la nécessité de les réaménager incessamment alors que la réalité est tout autre», ajoute Saïd pointant du doigt l'administration qui préparerait le terrain pour la reconversion de la cité, dans les années à venir, en résidence filles, et ce, pour des considérations politiques. A la direction de l'ONOU à Boumerdès, l'on explique que le projet d'aménagement des blocs dégradés – pour le moment on n'a réhabilité qu'un bloc sur les 10 que compte la cité – sera bientôt entamé, et ce, peu importe les désagréments qui vont être causés aux résidants. Des problèmes similaires sont vécus également au niveau des cités-U de Zemmouri, de Boudouaou et Boudouaou El-Bahri. «Nous n'avons même pas d'eau potable. Pour le moment on s'alimente à partir d'une citerne qu'on nous a ramenée en fin de semaine», se lamente un résidant de la cité-U de Boudouaou El Bahri, récemment ouverte. «Notre cité a été réceptionnée avant qu'elle ne soit achevée. Nous n'avons ni bibliothèque, ni douches, ni aire de jeu… Le restaurant n'étant pas alimenté en gaz naturel, on n'a ouvert ses portes qu'au début de la semaine écoulée. Nous étions alors contraints d'aller jusqu'à Boudouaou pour déjeuner dans le restaurant jouxtant la faculté de droit», relate notre interlocuteur dans une profonde amertume. D'autres résidants soulèvent le problème du manque de bus de transport universitaire, d'où des difficultés éprouvées pour rejoindre leurs amphis. Pire encore, ajoutent les mêmes étudiants, certains chauffeurs attendent parfois jusqu'à ce que le bus soit rempli comme un œuf pour démarrer. La mauvaise qualité de la nourriture et le non respect des normes d'hygiène sont également d'autres problèmes auxquels se heurtent les mêmes étudiants. «Parfois on nous sert des repas qui ne coûtent pas plus de 30 DA ; et à chaque fois que nous réclamions, on nous promet, sans concret évidemment, d'améliorer la situation», lâchera un résidant à la cité garçons de Boudouaou. L'intérimaire du directeur des œuvres universitaires de Boumerdès, M Gouigah Mohamed, estime que «la qualité des repas servis aux étudiants est bonne», précisant qu'on ne peut pas offrir plus que ce que pouvait acquérir la somme de 100 DA/jour par étudiant dégagée par le gouvernement pour le volet de la bouffe.