A l'approche de la fête de l'Aïd El Adha, le commerce de moutons bat son plein à travers l'Algérois. La prolifération de ces marchés parallèles est perçue comme une «malédiction» par les citoyens, qui n'arrivent pas à comprendre la passivité des élus locaux et des services de sécurité afin d'instaurer le droit et interdire ce genre de commerce. Il n'y a pas un seul endroit, au niveau de la capitale, où les moutons ne sont pas présents. Au quartier populaire du Musset, à Belouizdad, pas moins de trois magasins de vente de moutons ont ouvert ces derniers jours. Ces locaux, d'habitude fermés, ont causé d'innombrables aléas au voisinage. Odeurs nauséabondes et va-et-vient incessants des acheteurs. Au quartier d'El Maquaria (ex-Leveilley), la vente de moutons et de foin est omniprésente à proximité du marché informel, non loin des services de l'APC. Idem à Hussein Dey où un ancien hangar (en sus d'autres commerces) a été transformé pour la commercialisation de moutons. A Sidi M'hamed, pas moins de huit dépôts ont été transformés en lieux de vente de bétail. Des mises en demeure ont été envoyées aux «commerçants» pour cesser toute activité. «Nous avons envoyé, le premier jour, des mises en demeure. Notre rôle s'arrête là. Nous n'avons pas le droit de procéder à des fermetures. Ce n'est pas dans nos prérogatives», nous dira le responsable du service d'hygiène de l'APC. «Tout initiateur de ce genre de commerce est considéré ici comme passible de poursuites judiciaires et son local risque la fermeture», avait déclaré à El Watan un élu de l'APC d'Alger-Centre. A qui incombe cette mission ? Aux différents services de sécurité ? Contacté, l'officier chargé de la communication au niveau de la sûreté de wilaya est «allé déjeuner», s'est contenté de nous affirmer une voix à l'autre bout du fil, tout en nous recommandant de le «rappeler plus tard».