Le ksar de Temacine fait désormais partie du tracé du projet de la route des ksour initié par le PNUD et Anadarko. Il est structuré par un plan d'occupation du sol classé et approuvé depuis 2007. Et pour superviser tout cela, l'Association de la préservation du patrimoine de Temacine, créée en 2006, travaille en étroite collaboration avec les habitants pour prendre en charge la situation alarmante du ksar de Temacine, son architecture, sa culture et son histoire. Maâmar Benmaâti, son président et ex-président de l'APC de Temacine, nous en parle : -Commençons par la route des ksour, Temacine est la dernière vieille ville sur le tracé… Ni Temacine et encore moins un des ksour de la wilaya de Ouargla ne figuraient sur le tracé initial, le projet était déjà en route quand le cheikh de la zaouïa Tidjania de Temacine, Sidi Mohamed Laïd Tidjani a sollicité les initiateurs du projet pour introduire le ksar de Temacine dans le programme. La réponse était favorable et l'aventure a commencé. -C'est une aventure qui commence donc… Pour moi, mettre Temacine sur les rails de la préservation et de la promotion est un vieux rêve aussi quand ce projet pilote a été initié, j'ai eu l'honneur d'être sollicité pour la création et la présidence d'une association qui puisse faire la jonction entre les citoyens et le projet. C'est une aventure dans le sens où nous voyons chaque jour du nouveau que nous créons nous-mêmes, nous sommes en train d'acquérir une expérience très gratifiante et nous œuvrons à ce que le ksar reprenne la place qui lui est due, car il ne faut pas oublier qu'il a été pensé, conçu et réalisé selon un concept unique au monde, une plateforme de troncs de palmiers qui lui ont permis de résister au temps et pour cela il est un vrai patrimoine de l'humanité. Honnêtement, je pense que la route des ksour est une occasion pour rectifier le tir en matière de sauvegarde de ce patrimoine. -Concrètement, en quoi consiste le projet «route des ksour» au quotidien ? Le projet est géré par une cellule nationale et une autre locale au niveau de la wilaya, regroupant les instances administratives et techniques concernées notamment la culture, la DUCH, l'hydraulique, les Affaires religieuses etc. Et le programme consiste, notamment, en la sensibilisation et la mise à contribution des différentes franges de la société de la nécessité de revaloriser le ksar. Les gens sont heureux et optimistes, ils ne demandent qu'à aider pour que le ksar reprenne sa place et son rôle fédérateur dans la vie de chacun de nous. Nous avons commencé par des axes de formation et la constitution d'une élite, les unes dans la couture et le tissage qui ouvrira bientôt les premiers ateliers traditionnels du ksar, ces jeunes filles ont bénéficié de petits prêts avec l'Angem dans le but de se lancer. Nous avons également formé 8 jeunes hommes, issus de Temacine, comme guides touristiques à l'Office de la préservation de la vallée du Mzab (OPVM), ils se chargeront des visites du ksar. Dans le même volet, nous préparons un site web sur Temacine et des brochures d'information. -Cela donc pour le volet formation. Qu'en est-il du ksar lui-même, le chantier est-il mis en place ? Il est difficile d'intervenir sur le vieux bâti, cette vérité se confirme chaque jour et il semble que le ministère de la Culture veut prendre toutes les précautions nécessaires avant de se lancer. Pour l'heure, et en ce qui concerne la route des ksour, nous supervisons la restauration d'une maison témoin qui sera la future Dar Diaf (maison d'hôtes) du ksar. Le cheikh de la zaouïa a gracieusement fait don de la maison de sa grande tante qui jouxte la koubba Khadra pour faciliter les choses, car, comme vous le savez, le problème de la propriété et l'héritage persiste dans le vieux bâti. Cette donation est hautement symbolique car la maison en cours de restauration est, en fait, le premier embryon de la zaouïa Tidjania de Temacine et qui a été abandonnée à cause des intempéries.