Le Syndicat des professeurs, docents en sciences médicales (SNPDSM) et le Syndicat des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM) ont décidé de se fondre dans une seule organisation syndicale Le secteur de la santé souffre. Il agonise si l'on se réfère au constat établi hier par les professeurs, docents et maîtres-assistants en sciences médicales.«Nous avons failli à notre mission. Le niveau de santé en Algérie est inadmissible. La qualité fait défaut. Nous accusons un retard de 20 à 30 ans. Vous comprenez pourquoi nos ministres se soignent à l'étranger», a lancé une intervenante lors d'une assemblée générale organisée hier à Alger au CHU Mustapha Pacha par les deux syndicats représentant les hospitalo-universitaires en l'occurrence le Syndicat des professeurs, docents en sciences médicales (SNPDSM) et le Syndicat des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM). Cette réunion, première du genre, depuis l'arrivée de Ould Abbès à la tête du secteur, était houleuse. L'ordre du jour portait sur le régime indemnitaire, les conditions de travail des médecins et l'indifférence de la tutelle. D'emblée, le bureau des deux syndicats a rappelé à l'assistance qu'ils avaient demandé audience au ministre de la Santé, à plusieurs reprises, pour exposer le problème récurrent du statut et du devenir des établissements de santé de formateurs, ainsi que d'autres problèmes liés à la profession, mais ils n'ont pas eu de suite. «Le ministre dit une chose et fait son contraire. C'est un homme politique, un homme du système. Il se dit ouvert au dialogue, mais il a refusé de nous recevoir. Nous avons, certes, obtenu des augmentations salariales, mais nos revendications ne se limitent pas uniquement au salaire, il y a plus urgent : la vie humaine», a soutenu le professeur Djidjli, président du SNPDSM. Autre problème, les deux syndicats ont décidé de se fondre dans une seule organisation syndicale. Pour la demande d'agrément, ils ont déposé un dossier complet auprès du ministère du Travail et des instances compétentes, cela date de deux ans et jusqu'à aujourd'hui, ils n'ont reçu aucune réponse. «La fusion des deux syndicats, activant dans le même domaine nous permettra d'avoir un seul interlocuteur et d'être une force de proposition. Cette initiative dérange apparemment en haut lieu d'où le refus de nous délivrer l'agrément», a souligné docteur Belhadj, porte-parole du SNMASM. Hier, à l'unanimité, les intervenants ont évoqué l'absence de stratégie et de tête pensante au ministère. «Nous exerçons dans des conditions lamentables. Tous les services manquent de matériels élémentaires tels que les gants. Certains services ont puisé dans leur réserve. Nous ignorons comment fonctionnent nos hôpitaux»est indigné un professeur qui dresse le même constat par rapport à l'enseignement des sciences médicales. «Nous travaillons dans des conditions précaires, des salles délabrées, des amphis qui ne répondent à aucune norme. Nous voulons des assises pour débattre de toutes ces questions», a tonné un médecin. Abondant dans le même, mais tout en mettant l'accent sur l'absence de standards en matière de pratique médicale, un intervenant demande la mise en place dans l'immédiat de standards afin de mettre un terme à l'indigence dans la gestion de nos hôpitaux et de rehausser le niveau. «Le ministère n'a aucune stratégie. Si la qualité fait défaut et si les services ne fonctionnent pas convenablement, la responsabilité incombe aux gens qui gouvernent mal ce pays», a rétorqué un médecin. Les participants à ce conclave ont émis à la fin du débat trois propositions : recourir à la grève pour se faire entendre, donner le temps au ministre pour s'imprégner de la situation ou alors donner un ultimatum à la tutelle. Les syndicalistes ont choisi la dernière option. «Nous allons remettre un courrier ferme au ministre de la Santé pour le mettre devant ses responsabilités. S'il refuse, dans un délai d'un mois, de répondre à notre missive nous allons nous réunir et arrêterons les actions à mener sur le terrain», explique le professeur Djidjli qui pense que «s'il faut aller vers des journées de protestation, ou carrément la grève pour améliorer le niveau des soins et les conditions de travail nous le ferons. Nous allons lutter pour nos salaires maintenant et pour améliorer les conditions de travail», note-t-il.