En collaboration avec le HCA (Haut commissariat à l'amazighité), la wilaya de Tiaret a rendu un vibrant hommage à feu Mohand Idir Aït Amrane à l'occasion du sixième anniversaire de sa mort qui coïncidait avec le 56ème anniversaire du déclenchement de la Révolution Algérienne. Dans la salle des conférences Mustapha Mekki, il n'y avait pas grande foule mais beaucoup d'amis, de proches parents, des autorités locales et de simples citoyens venus rendre hommage à l'un des dignes fils de Tiaret, de l'Algérie et le militant infatigable de toutes les causes justes dont celle dont il fut l'ardent artisan, la promotion de la langue amazigh. Aux côtés des responsables du HCA, du représentant du haut commissariat à l'arabisation et du wali, de courtes allocutions ont jalonné la rencontre sobre et cordiale pour remettre aux membres de la famille du défunt de menus présents. Youssef et Sekkoura, les enfants d'Aït, accompagnés de la délégation officielle et de la chorale de l'association Sidi Ali Bounab de Tizi-Ouzou, venaient un moment auparavant de déposer une gerbe sur la tombe du défunt qui repose au nouveau cimetière depuis le 31 octobre 2004. Les organisateurs ont tenu, d'ailleurs, à vivement remercier le patron et le personnel de la Protection civile pour avoir concouru au succès de la manifestation. La rencontre fut ponctuée par le chant patriotique de «Ekker a mmis oumazigh» exécuté avec brio par la chorale «Abzim», suivie par un reportage vidéo sur la vie et l'œuvre de Mohand Idir Aït Amrane, de témoignages croisés de la part de Malha Benbrahim, Ali Mokrani et Mohand Oubelkacem Kheddam. L'après-midi devrait être consacrée à la présentation de la version amazighe du livre de «Ekker a mmi-sumazigh», rééditée par le HCA et dont des copies furent distribuées aux présents. Un récital poétique d'El Aldja Boukdad de Bouira clôturera, enfin, cette journée que beaucoup de citoyens tiarétis disent ignorer tant l'information n'a pas circulé. Né le 22 mars 1924 à Tikidount (Ouacifs), en Kabylie, le défunt avait fréquenté l'école primaire à Sougueur (Tiaret) et milita depuis les années 1940. En 1945 il a écrit «Ekker a mmis oumazigh» (Debout ô fils d'Amazigh) alors qu'il étudiait au lycée de Ben Aknoun à Alger. Les différentes sources, qui rappelaient son parcours, soulignent qu'il faisait partie du fameux «groupe du lycée de Ben Aknoun» avec Hocine Aït Ahmed, Saïd Chibane, Amar Ould Hamouda, Omar Oussedik et Ouali Benaï. Il a été ajouté à nos sources militant du PPA et élu en septembre 1962 député à l'Assemblée constituante, puis préfet (wali) d'El Asnam actuellement Chlef. Son militantisme a valu de son vivant «l'officialisation et l'introduction de l'enseignement du berbère dans les régions berbérophones et la création d'un Haut-commissariat à l'amazighité rattaché à la Présidence de la République et la création d'une chaire pour Tamazight». En 1965, il réintègre l'enseignement au poste d'Inspecteur d'Académie à Tiaret et retrouve l'activité politique du temps du Commandant Slimane (Kaïd Ahmed). Il devient contrôleur national du Parti du FLN jusqu'en 1979.