Maplecroft, cabinet d'études britannique spécialisé dans les études de risques, naturels ou humains, vient d'attribuer la 36e place à l'Algérie dans le classement du risque terroriste. Terrorisme à «risque moyen» sur l'échelle nationale, mais à «risque extrême» au centre nord du pays. Divisé en quatre catégories, «risque extrême», «élevé», «moyen» et «faible», et basé sur le nombre d'attaques terroristes et leur bilan, reportées au nombre d'habitants, le TRI (Terrorism Risk Index), classe 196 pays, du plus risqué au moins risqué. Surprise, l'Algérie figure à la 36e place mais dans la même catégorie «risque moyen» que l'Egypte, l'Indonésie, la France ou l'Angleterre, derrière l'Espagne (27e place) et à trois places seulement des Etats-Unis (33e). Première de la liste avec 558 attaques terroristes recensées entre juin 2009 et juin 2010, occasionnant 1437 morts et près de 3000 blessés : la Somalie qui, cette année, a dépassé le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan. Constatations, les cinq pays en tête de liste sont musulmans : les quatre précédemment cités et le 5e de cette liste morbide, la Palestine. Le premier pays non musulman arrive à la sixième place, la Colombie, suivi de la Thaïlande et des Philipines, septième et huitième. Au chapitre surprises, le Yémen, depuis le regain des activités de l'AQPA (Al Qaîda dans la pénisule arabique), perd 13 places pour se retrouver pour la première fois dans la catégorie «risque extrême» et la Grèce, en crise, se voit propulser de la 57e à la 24e, premier pays de l'Ouest du classement et de la catégorie «risque élevé» et où pas moins de 180 attaques ont été recensées entre juin 2009 et juin 2010. Dans la catégorie risques faibles, on retrouve le Canada (67e), l'Allemagne (70e), la Suisse (114e), la Belgique (117e), les pays scandinaves, la Chine, le Bénin, la Côte d'Ivoire et l'Afrique du Sud entre autres. Zoom sur la Kabylie Le classement de l'Algérie s'arrange donc, même si elle est encore placée dans la catégorie «risque moyen», contrairement à ses voisins immédiats, Maroc (84e place), Libye et Tunisie, tranquillement assoupis dans la case «risque faible», mais comme le Sahel, qui signe définitivement son entrée dans les zones à risques, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad étant maintenant classés dans le même registre que l'Algérie. En Afrique, en dehors de la Somalie, seuls le Congo, le Soudan, l'Ouganda et la Centrafricaine sont classés dans la zone «risque extrême». Le classement est toutefois global, puisqu'il ne considère que des moyennes nationales et ne prend pas en compte les nuances régionales propres au pays concerné, à l'image de la région du Centre algérien. Cette zone, qui comprend le Centre et la Kabylie, est considérée par Maplecroft comme une région à risque extrême, ainsi en témoigne le petit point noir placé dessus sur la carte des risques visible sur le site web du bureau d'études. L'Algérie est donc placée dans une zone à «risque moyen» alors que la Kabylie est située dans le «risque extrême». Deux mondes parallèles, dans le même territoire. Mais cela, tout le monde le sentait un peu.