Des résidus organiques issus des déchets toxiques menacent de contaminer la nappe phréatique. Une route nationale (la RN12), sans aspérités et bordée d'une enfilade de majestueux platanes. Une foison de bosquets et de vergers agrumicoles verdoyants. Bref, un décor à couper le souffle. Mais soudain, un spectacle aussi lugubre qu'incongrue vous arrache un haut-le-cœur à vomir les tripes: Une immense décharge publique à ciel ouvert à élit domicile dans cet écrin de verdure, au beau milieu des vergers. Des monticules d'immondices aux couleurs chamarrées s'étendent à perte de vue. Elles semblent en perpétuelle combustion, à voir les volutes de fumée qui s'en dégagent sans discontinuer. «Ce sont les récupérateurs de déchets qui mettent le feu aux ordures, à la recherche de quelque objet susceptible d'avoir une valeur marchande», affirme le premier magistrat de la commune d'El Kseur, déplorant au passage, le fort potentiel de nuisance de cette décharge et le caractère incommodant des fumées générées par l'incinération. En effet, ballotées au gré du vent, ces fumées qui emplissent l'atmosphère se répandent sur des kilomètres à la ronde et envahissent toutes les habitations qui s'y trouvent. Le lit majeur de l'Oued Soummam, immense exutoire s'il en est, est le site initialement matérialisé pour accueillir la décharge. Mais petit à petit, les ordures ont débordé de toutes parts et ont fini par empiéter allégrement sur les exploitations agricoles alentours. «Nous avons beau alerter toutes les autorités sur les incidences négatives de cette décharge, aussi bien sur nos exploitations que sur notre santé. Hélas, nous n'avons obtenu en retour que des promesses sans lendemain, quand nos doléances n'ont pas buté sur un mur de silence», lâche sur une pointe de dépit Lyamine, membre d'une exploitation agricole. Une autre menace, aussi latente que délétère, est représentée par les lixiviats (résidus organiques liquides issus des déchets). En pénétrant dans le sous-sol par le truchement de la percolation, ces résidus toxiques peuvent causer la contamination de la nappe phréatique. Un CET retenu pour 2011 Une pollution continue, d'autant plus urgent à appréhender que les eaux souterraines de l'Oued Soummam constituent une source d'approvisionnement en eau potable pour des dizaines de milliers de citoyens des deux rives du fleuve. En guise de solution, un projet de doter la commune d'El Kseur et les quelques circonscriptions limitrophes, d'un centre d'enfouissent technique (CET) est inscrit pour l'année 2011. «Ce projet est le couronnement de plusieurs années d'efforts et de démarches incessantes», soutient le maire d'El Kseur. «Ce CET, ajoute-t-il, est d'une importance vitale pour notre région, en ce sens qu'il nous permettra de limiter la prolifération des décharges et des dépotoirs sauvages et de réduire ainsi, leur impact sur l'environnement et la santé publique». L'édile nous fera savoir enfin que la réalisation de ce projet sera financée par une enveloppe budgétaire issue des programmes sectoriels de développement.