Avec 14 points de retard sur Dortmund, le Bayern Munich a perdu le contact avec la tête du championnat d'Allemagne et semble complètement déboussolé par le leader qui évolue sur une autre planète. Il y a quelques saisons, Uli Hoeness avait conseillé aux rivaux du Bayern de s'équiper de jumelles pour suivre la chevauchée de son club en tête de la Bundesliga. Ces propos doivent hanter le pétulant dirigeant bavarois, car ce n'est pas avec des jumelles mais avec une lunette astronomique qu'il observe l'impressionnant parcours de Dortmund. Après la 13e journée et le nul du Bayern à Leverkusen (1-1), son équipe est 8e (20 pts) et ne s'est imposée qu'une seule fois en déplacement, alors que Dortmund caracole en tête (34 pts) après sa septième victoire de suite à l'extérieur (2-1 à Fribourg), nouveau record de la Bundesliga ! Concéder un nul sur le terrain du Bayer Leverkusen, la seule équipe à avoir battu Dortmund cette saison, n'a rien d'infamant, mais plus que le résultat - identique à celui de la saison passée -, c'est la manière qui a de quoi inquiéter. Le Bayern a ouvert la marque et semblait contrôler la rencontre, avant qu'il ne perde, comme à Mönchengladbach (3-3, 11e journée) les pédales, à cause d'une passe ratée de Daniel van Buyten et une grossière faute de Danijel Pranjic dans les dernières secondes de la 1re mi-temps. «Années-lumière» Après 13 des 34 journées, le Bayern ne peut plus invoquer la Coupe du monde 2010 qui a mobilisé 13 de ses joueurs dont huit Allemands et trois Néerlandais. Il ne peut pas plus ruminer le mauvais sort qui s'est acharné sur lui avec cette cascade de blessures qui l'a privé ou le prive encore de joueurs importants comme Arjen Robben, Franck Ribéry, Mark van Bommel, Miroslav Klose, Daniel van Buyten ou Holger Badstuber. Avec son équipe B, le club le plus titré du football allemand a pourtant empoché avec autorité son billet pour les 8es de finale de la Ligue des champions dès la 4e journée. Depuis, Ribéry a repris la compétition et a été très discret, tandis que Mario Gomez fait oublier sans mal avec huit buts lors des six derniers matches de Bundesliga Klose et Olic. C'est vrai de ses joueurs, notamment de Thomas Müller et même de Philipp Lahm, comme de son entraîneur Louis van Gaal. «Nous sommes à des années-lumière d'être des prétendants au titre (...) C'est rare de voir le Bayern avec aussi peu de maîtrise du jeu. Les joueurs font des erreurs dignes d'une école de foot», a ainsi fulminé Franz Beckenbauer, le président d'honneur.