La réouverture de l'axe Bouzina-Batna en passant par Tenoughist et Aïn Touta, pourrait réduire la distance d'environ 30 km, offrant une issue en cas de blocage de l'ancienne route par temps de neige. Le manque d'infrastructures éducatives affecte les enfants scolarisés qui, pour la plupart, sont obligés de faire des kilomètres à pied pour rallier l'école. C'est certainement l'une des communes les plus déshéritées de la wilaya. Bouzina, située à 85 km du chef-lieu de Batna, est toujours en attente de davantage d'attention de la part des autorités locales pour la tirer de son sous- développement, dû en premier lieu à sa nature montagneuse. L'enclavement de la région (située entre deux montagnes au creux de la vallée), a de tout temps été un handicap, au même titre que son éloignement des circuits commerçants. Aujourd'hui, il s'agit d'abord d'améliorer le réseau routier reliant cette contrée aux routes nationales, et le projet de réouverture de l'axe Bouzina-Batna en passant par Tenoughist et Aïn Touta, est un souhait cher à la population locale sachant qu'il va réduire la distance d'environ 30 km, et surtout offrir une deuxième issue en cas de blocage de l'ancienne route par temps de neige, ce qui est assez fréquent. L'ancienne route, la RN87, qui longe Oued Abdi et passe par Theniet El Abed avant d'escalader la montagne sur le front escarpé, est en cours de bitumage et sera aussi renforcée par une autre route reliant Bouzina à Oued Taga, via Larbaâ. Cette route désertée depuis longtemps à cause de l'activité terroriste, semble offrir plus de sécurité aujourd'hui d'où les travaux engagés et achevés pour son rétablissement sur une longueur de 25 km. «Il ne nous reste qu'un bout un peu difficile au niveau de Thenia, nécessitant une étude spéciale», affirme Yamine Benchour, secrétaire général de la daïra de Bouzina. Ce dernier est convaincu que l'amélioration du réseau routier de et vers Bouzina donnera certainement un nouveau souffle à la région. La population locale, qui subsiste avec le lait de chèvre et les légumes du potager, pourrait trouver des opportunités pour s'offrir une nouvelle vie économique et sociale. D'ailleurs, certains ont déjà bénéficié du fonds de soutien à l'agriculture depuis peu et investissent dans les arbres fruitiers (pomme et abricot), dont la réputation est avérée. L'économie de Bouzina pourrait aussi y gagner si le projet de restauration des sites touristiques de Bouzina Lakdima et Thagoust Lakdima, venait à voir le jour, ce qui fera de la région une destination intéressante au moins pour le tourisme local. L'un des problèmes sur lequel devrait anticiper les autorités locales, avant qu'il ne se complique davantage, est celui du logement. Le nombre de demandes en la matière -logement de type rural- a atteint actuellement les 600. Les quotas octroyés par la wilaya se font en effet au compte-gouttes, sans la moindre vision stratégique ; 70 logements ruraux seulement ont été accordés à la daïra au titre de l'année 2009-2010. Or, si l'on vise le maintien des populations rurales dans leurs régions, dans une optique de développement durable tel que développé dans le discours du gouvernement conformément aux orientations du président de la République, la première condition à fournir pour la réalisation de ce projet est de garantir le logement. Dans la liste non exhaustive des difficultés de cette daïra «éclatée», le manque d'infrastructures d'éducation affecte beaucoup les enfants scolarisés qui, pour la plupart, sont obligés de faire des kilomètres à pied pour atteindre les salles de classe, d'où un taux de déperdition scolaire assez important. Les enfants de Bouzina comme l'ensemble de la population, appellent de tout leur cœur à l'engagement d'un «plan Marshall» à la mesure des besoins de la région.