C'est un acte des plus gravissimes que viennent de subir les chercheurs en génie microbiologique de l'Université d'Es Sénia. Toutes les collections de souches bactériennes, fruit d'un travail soutenu depuis plus de 25 ans, sont irrémédiablement perdues. Durant la nuit du 23 au 24 novembre, vers 4 heures du matin, un groupe de criminels a investi les locaux des laboratoires de professeurs Nordine Karam et Fatima Zohra El Kébir, qui travaillent respectivement sur les bactéries lactiques d'intérêt biotechnologiques et sur la biologie du développement. Les congélateurs et les frigos ont tous été vidés de leurs contenus. Des milliers de tubes à essai ont été jetées à terre, certaines bactéries pathogènes auront subies le même sort. Tous les ordinateurs ont été emportés, brisant pour longtemps les carrières de nombreux universitaires dont les résultats expérimentaux étaient stockés dans les disques durs. Mercredi matin, les locaux du bâtiment abritant ces laboratoires étaient jonchés de produits chimiques, de matériels scientifiques et de meubles. La désolation et l'abattement étaient sur tous les visages. Pour de nombreux universitaires, c'est le travail de toute une vie qui part ainsi en fumée. Accourus de toutes parts, ces universitaires sont choqués par ce qui s'apparente à un véritable tsunami dévastateur. Personne ne parvient à comprendre que l'on s'en prenne à la recherche scientifique qui n'avait pas besoin de ce cataclysme dévastateur digne des barbares.