Un cambriolage, suivi d'un acte de vandalisme, a été enregistré, la semaine écoulée, dans un laboratoire de recherche en microbiologie de l'université d'Es-Sénia, à Oran. Durant la nuit de mardi à mercredi, le laboratoire en question, situé à l'Institut algérien de pétrole (IAP), a été complètement saccagé. Des centaines de tubes à essai dont certains contenaient des souches de bactéries ont été détruits, les congélateurs, les frigos et placards ont tous été vidés de leurs contenus, les ordinateurs ont été volés. Un acte commis certainement pendant quelques minutes mais ses conséquences sont peut-être fâcheuses pour des étudiants et des chercheurs dont les résultats expérimentaux de plusieurs années de recherche étaient stockés dans les disques durs. Le laboratoire dirigeait une étude sur les bactéries lactiques. Durant la matinée du mercredi, venus constater le désastre, des étudiants étaient en larmes. Certains se sont effondrés. Mercredi matin, les locaux du bâtiment abritant ces laboratoires étaient jonchés de produits chimiques, de matériels scientifiques et de meubles. Les auteurs de ce massacre ont également visité le laboratoire de biologie du développement, duquel ils ont emporté des unités centrales. Selon un professeur du département de biologie de l'université d'Es-Sénia, le vol a été commis vers 4 heures du matin, lorsqu'un groupe composé d'une vingtaine de personnes munies d'armes blanches avait investi les lieux pour tous saccager et emporter ce qui pouvait l'être. Ce vol remet en cause les conditions de sécurité au niveau de l'établissement de recherche qui contient sûrement des thèses et des produits d'une grande valeur scientifique et/ou des produits et des bactéries qui peuvent être pathogènes. Selon notre source, quatre agents de sécurité sont mobilisés au niveau de cet institut. Ces derniers n'ont rien pu faire devant cette bande de malfaiteurs armés. Une plainte a été déposée par les dirigeants des deux laboratoires. La police scientifique enquête sur cette affaire qui a mis en émoi toute l'université. Un vrai massacre pour la recherche, conclut notre interlocuteur.