Seuls 113 hommes et 31 femmes diplômé(e)s de l'université ont sollicité le dispositif Ansej à Aïn Defla, depuis sa création à ce jour. Le dispositif de soutien à l'emploi des jeunes, Ansej, créé en 1997, ne profite guère aux universitaires dans la wilaya de Aïn Defla. C'est du moins ce qui ressort des propos tenus récemment par Ahmed Bouhlou, directeur de l'agence Ansej de Aïn Defla. Intervenant lors d'une émission diffusée sur les ondes de la radio locale, il a déclaré en effet que sur 2277 jeunes porteurs de projets, seuls 113 hommes et 31 femmes diplômés de l'université ont sollicité ce dispositif depuis sa création à ce jour, soit un taux d'à peine 0,5%. Aussi, la plupart des jeunes ayant entrepris des projets de microentreprises dans ce cadre sont issus du secteur de la formation professionnelle, a fait remarquer le même intervenant. Ce dernier expliquera le peu d'engouement des diplômés de l'université pour la création de petites entreprises à travers l'Ansej par le manque d'esprit d'entrepreneuriat chez nos universitaires, ajoutant que des modules sur la gestion de l'entreprise devraient êtres introduits dans les cycles de formation universitaire. Ceci permettra, selon lui, d'encourager l'esprit d'initiative dans ce milieu afin de promouvoir la création d'activités. Interrogés à ce propos, des étudiants rencontrés au centre universitaire de Khemis Miliana mettront en avant les principales raisons de cette désaffection pour ce dispositif, à savoir les mécanismes en place, jugés trop bureaucratiques et, donc, décourageants, selon eux. «De jeunes universitaires finissent même par oublier qu'ils ont déposé des dossiers Ansej», soutient une étudiante, tout en ajoutant que des entreprises créées dans ce cadre étaient, dès le départ, vouées à l'échec. Pour rappel, les microentreprises créées par le biais de l'Ansej à Aïn Defla, au nombre de 2774, concernent surtout le secteur des prestations de service (transport, coiffure, fast-food…), alors que des créneaux entiers, notamment dans le secteur de l'agriculture, principale activité dans cette wilaya, demeurent inexploités. D'aucuns demandent l'introduction d'autres mesures plus incitatives dans ce dispositif, ou sa révision pure et simple, afin de le réadapter à la réalité du terrain et au marché de l'emploi.