Malgré les décisions fermes du président de la République, les établissements financiers continuent d'ignorer superbement les jeunes promoteurs éligibles à un financement bancaire. Cette attitude a bloqué des milliers de jeunes qui ne croient plus au dispositif Ansej. Le dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, malgré ses douze ans d'âge, n'arrive pas à atteindre sa vitesse de croisière en évitant les obstacles dans la confection des dossiers qui, souvent, sont rejetés par les banques faute de garanties à présenter. Certes, si au niveau de l'Ansej de Aïn Defla, le personnel ayant acquis une solide expérience délivre l'attestation d'éligibilité en un temps record ne dépassant pas les 21 jours, ce document nécessite l'aval d'une commission composée des représentants des cinq banques nationales (BEA, CPA, BNA, BDL et BADR), de la Direction de l'emploi, de la PME/PMI, de l'université ainsi que des représentants des Chambres d'agriculture, d'artisanat et de commerce. Ainsi, depuis sa création en 1997, l'antenne Ansej de Aïn Defla a reçu 14 707 dossiers devant générer 37 000 emplois permanents. Au 31 mars 2009, cette institution a délivré 8247 attestations d'éligibilité pouvant créer 21 589 postes d'emploi mais seulement 2148 projets ont pu être concrétisés, ce qui a permis la création de 5879 emplois, soit 16 % des prévisions. Ce résultat est dû aux banques qui ne jouent pas le jeu bien que les orientations politiques existent et les obligent à prendre en charge le financement des projets éligibles présentés par les jeunes promoteurs. Nous avons le regret… Titulaire d'une attestation d'éligibilité, le jeune promoteur se voit ainsi confronté aux lenteurs de l'étude de son dossier au niveau de la banque, une étude qui est rarement positive. Le jeune Bourahla Mohamed a dû patienter deux années entières pour que la succursale de la BNA émette un avis… défavorable, la banque l'informant que le dispositif Ansej concerne les moins de 34 ans ! Un autre jeune qui a déposé un dossier pour l'achat de matériel de construction s'est vu répondre ceci : «Votre dossier a été soigneusement étudié par nos soins, nous regrettons de ne pouvoir donner suite car le créneau de la restauration est saturé.» A d'autres prétendants, des garanties sont exigées, comme ce jeune promoteur dans la production laitière à qui l'on demande un acte de propriété d'un demi-hectare par vache. «Si je possédais 10 hectares, croiriez- vous que j'investisse dans l'élevage bovin ?», s'interroge-t-il. Ces obstacles ralentissent certes l'investissement mais ne diminuent en rien la hargne et la volonté de ces jeunes qui croient dur comme fer au programme du président de la République. Rapprocher l'agence des promoteurs Aussi, soucieuse des difficultés que rencontrent les jeunes futurs promoteurs pour confectionner leurs dossiers, l'Ansej de la wilaya de Aïn Defla compte rapprocher ses services des citoyens en créant une antenne à Khemis Miliana pour les communes de l'est de la wilaya et une autre à El Attaf pour les communes de l'ouest. «Cela permettra de désengorger l'antenne de Aïn Defla, d'éviter aux jeunes les longues attentes pour le dépôt de leurs dossiers et de réduire les frais de transport. «Un jeune de Birbouche ou de Hammam Righa, comme quelqu'un d'El Mayène ou de Tacheta n'aura plus à parcourir 60 km pour se rendre au bureau Ansej», nous a dit M. Bouhlou en indiquant que cela faciliterait l'étude des dossiers de même que le suivi.