La demande des usagers du CCP est incompressible et met à mal les préposés aux guichets. Les forces de l'ordre sont sollicitées pour éviter les débordements. La décision des pouvoirs publics, prise à la veille de l'Aïd, de pourvoir en fonds nécessaires les bureaux de poste pour enrayer la crise de liquidités qui sévit depuis l'été dernier, n'a pas eu d'effet dans la wilaya de Jijel. Hormis les jours d'avant l'Aïd où d'importants fonds ont été injectés dans les différents bureaux de poste de la wilaya, la crise de liquidités est revenue au-devant des préoccupations des usagers des CCP. Ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer dans leur quête de retirer leur argent pris en otage dans les guichets des postes. Les scènes de bousculades et de longues files d'attente devant les postes à chaque fois qu'un arrivage d'argent est signalé, sont un signe révélateur de cette gravissime situation qui s'est répercutée sur les dépenses quotidiennes du commun des citoyens. Les personnes malades et âgées sont les plus touchées par cette crise ; elles ne peuvent pas s'approcher des guichets, totalement pris d'assaut par une nuée de gens passant de longues heures d'attente avant d'effectuer le retrait d'argent. Pratiquement, tous les bureaux de poste de la ville de Jijel vivent la même pression, selon ce qu'on a constaté de visu, où les liquidités ne semblent plus disponibles en quantité suffisante pour satisfaire la demande des usagers du CCP. Dans les autres communes de cette wilaya, la situation est encore plus compliquée pour ces derniers, qui doivent attendre plusieurs jours avant de voir l'argent arriver à la poste. «Depuis l'Aïd, c'est le même constat qu'on fait quotidiennement ; on nous dit juste qu'il n'y a pas d'argent, sans aucune autre explication; on se bouscule ici pour rien», témoignent des citoyens devant un bureau de poste. La police est d'ailleurs souvent sollicitée, comme c'est le cas à El Milia, pour mettre de l'ordre devant les portes d'entrée des services postaux où le flux de citoyens, sollicitant un retrait d'argent, prend davantage de l'ampleur dès que la disponibilité des liquidités est signalée. Souvent les fonds ramenés s'épuisent rapidement avant même que tout ce beau monde ne soit servi. Devant un tel fait, ce sont les agents des guichets, sous pression et faisant face à de grandes scènes de bousculades d'où fusent des vociférations, qui sont souvent la cible des usagers en colère.