Depuis au moins cinq ans, les opérateurs économiques français s'intéressent de plus près au marché algérien. La coopération algéro-française s'est renforcée concrètement sur le terrain, si bien que la France est devenue le premier fournisseur de l'Algérie avec 3,13 milliards d'euros d'exportations et son quatrième client avec 2,62 milliards d'euros d'importations, selon les chiffres de l'ambassade de France en Algérie. Les entreprises françaises, par leur forte présence dans le domaine de l'agroalimentaire notamment, n'ont pas manqué d'avoir aussi des parts de marché importantes dans des travaux pétroliers. Elles participent à la fourniture des équipements d'infrastructures pour la téléphonie mobile et sont présentes dans l'ouverture du capital des banques, dans le transport aérien et bien d'autres domaines. Actuellement, le nombre de sociétés installées en Algérie avoisine 200, dont une soixantaine sont des filiales d'entreprises (GDF, Spie-Capag, Entrepose, Total Fina Elf, Danone, Castel, Michelin, etc.). Rien qu'en 2003, les entreprises françaises ont signé des contrats en Algérie totalisant un montant d'environ 1 milliard d'euros. Selon la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), durant la même année, la part de marché des entreprises françaises en Algérie est évaluée à 24%, alors que, selon la même source, 63,3% des intentions d'investissements émanent des entreprises françaises. La visite, il y a quelques mois, de la délégation du Medef à Alger - dont les hommes d'affaires ont ciblé les secteurs bancaires et financiers, du bâtiment, des travaux publics et de la construction, de l'eau et de l'environnement, de l'énergie et des mines, des services aux entreprises, des entreprises industrielles et d'ingénierie, des transports, de la high-tech et des NTIC, de l'aéronautique et de la défense, du tourisme, de l'agroalimentaire, des assurances, de la santé - prouve l'offensive française sur le marché algérien. « La stabilité en Algérie et son intégration dans le monde sont deux signes très forts qui prédisent l'amplification de la coopération algéro-française dans les années à venir », a souligné Thierry Courtaigne, vice-président du Medef International. A propos de la dette extérieure algérienne, il y a lieu de rappeler qu'un accord bilatéral de conversion de dettes a été signé entre les deux parties. Emboîtant le pas à l'Espagne et à l'Italie, la France a accepté récemment la conversion de 10% du montant de ses créances en Algérie. Des contrats commerciaux ont permis, ainsi, à des entreprises françaises, parfois en difficulté, de gagner des marchés en Algérie, à l'instar d'Alstom pour les équipements du métro d'Alger.