Bien qu'il soit un sujet tabou, le Sida demeure une maladie qui ronge nos murs. Insidieusement. Des sources médicales au niveau du CHU Damerdji Tidjani ont révélé que la wilaya de Tlemcen compte dix patients atteints de ce virus. Par ailleurs, trois sidéens, deux hommes et une femme, âgés respectivement de 25 et 42 ans sont décédés de cette maladie dans un anonymat total. En l'absence d'un service habilité, hormis des soins légers prodigués, et en attendant l'ouverture prochaine d'un centre spécialisé composé de cinq lits, les patients se soignent régulièrement au centre régional d'Oran. Nos sources, qui ont opté pour l'anonymat, expliquent que la plupart des malades ont «importé» le VIH de l'étranger. Le plus grave, disent les spécialistes, c'est que beaucoup de personnes sont séropositives mais, par crainte d'affronter l'amère réalité, elles refusent d'effectuer un dépistage. Pourtant, ajoutent ces spécialistes, tout se fait dans la discrétion. Et puis, il n'y a pas de mal à se rapprocher de la structure sanitaire pour se faire conseiller et soigner avant qu'il ne soit trop tard. A l'échelle nationale, même si le chiffre fluctue, on indique que les plus affectés sont les hommes âgés entre 20 et 49 ans (plus actifs sexuellement) par rapport aux femmes (4 hommes pour une femme). Il reste que le meilleur remède est l'information et la sensibilisation, selon les mêmes spécialistes.