Le directeur de publication de notre confrère Liberté, Abrous Outoudert, a eu l'insigne honneur de recevoir la médaille de commandeur de l'Ordre de l'étoile de solidarité italienne, dimanche, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'ambassade d'Italie à Alger. Très ému, le directeur de publication du journal Liberté, Abrous Outoudert, s'est vu remettre les insignes de commandeur de l'Ordre de l'étoile de solidarité italienne des mains de l'ambassadeur d'Italie, Giampaolo Cantini, et ce, en présence de ses quatre filles. Etaient également présents les directeurs de journaux et d'autres invités comme le ministre de la Communication, Nacer Mehal, ou encore des hommes politiques comme Réda Malek (président de l'ANR), Saïd Saâdi (président du RCD)… Créé en 1947, l'Ordre de l'étoile de la solidarité italienne (en italien : Ordine della Stella della Solidarietà Italiana) avait à l'origine pour but de récompenser les personnes ayant joué un rôle d'envergure dans la reconstruction de l'Italie d'après-guerre. Une récompense aujourd'hui distinguant les mérites rendus à la nation italienne. Une décoration proposée par décret par le président de la République italienne. Aussi, c'est le travail de journaliste et de directeur de publication, son professionnalisme et son intégrité qui ont été salués de par cette distinction. «C'est un grand honneur pour moi de recevoir la médaille de l'étoile de la solidarité italienne. Immense honneur puisque je suis le second à en être le récipiendaire. Et puis la remise en cette date – 28 novembre – est très significative. C'est la date du premier anniversaire du décès de ma compagne de 30 ans et mère de mes quatre filles, ici présentes. Vous avez proposé mon nom, en tant que représentant de la presse algérienne. Aujourd'hui, à travers moi vous avez ici chez vous mes confrères de la presse et cette distinction est aussi la leur. A travers moi, le président de la République italienne a rendu hommage à la société civile de mon pays qui a eu à souffrir des affres du terrorisme. Rien que pour la famille de la presse, il y a 103 martyrs, morts pour que le souffle de la démocratie ne s'éteigne pas. Vous avez devant vous cette famille qui avance pour reprendre le testament de mon ami, Tahar Djaout, premier journaliste assassiné», dira-t-il avec une grande émotion. Un hommage à la presse algérienne L'ambassadeur d'Italie, Giampaolo Cantini, déclarera à propos de l'heureux récipiendaire : «Nous avons voulu honorer de par cette décoration, M. Abrous, un ancien de la presse algérienne en tant que directeur d'un grand journal et comme un des éléments les plus importants de la société civile algérienne. C'est un hommage à toute la presse indépendante algérienne qui a joué un rôle important, surtout dans les années difficiles. Et qui le joue chaque jour, avec ce sens du devoir professionnel d'information, d'analyse. On a honoré M. Abrous sur le plan professionnel. Il consacre un espace important à l'information internationale et y compris l'Italie avec des analyses et des reportages critiques mais toujours objectifs. Il ne faut pas qu'il y ait que des relations entre les institutions mais aussi en matière de culture, médias, presse, société, économie et surtout culture.» Monseigneur Henry Tessier, archevêque émérite d'Alger – le premier à recevoir cette médaille – congratulera Abrous Outoudert en lui envoyant une lettre : «Cher ami, je voulais te dire ma joie d'apprendre que tu seras la seconde personne à recevoir cette décoration après que le même honneur m'ait été fait à l'ambassade d'Italie en 2009. Je vois un signe fort dans cette coïncidence. Nous avons traversé ensemble les années difficiles de la crise islamiste quand, en raison de ta profession de journaliste, tu étais particulièrement visé par la violence…Ton courage pour défendre la liberté de la presse et ta proximité avec notre petite communauté ont été, pour nous, un grand réconfort…»