Les élèves scolarisés au CEM frères Ben Souna de la commune de Boumerdès se plaignent de multiples problèmes. Ils se disent durement pénalisés par le manque de places pédagogiques et souffrent de la dégradation effrénée des classes, d'où l'inquiétude quant à leur santé, exposée qu'elle est aux risques de maladies dangereuses que génère l'amiante. Le CEM, en préfabriqué, comprend 15 classes. «Cette année nous avons quatre classes tournantes», dira un collégien. Il n'y a pas longtemps, les enseignants de cet établissement ont adressé une requête aux responsables de la direction de l'éducation (DE) de la wilaya dans laquelle ils tirent la sonnette d'alarme quant aux dangers qui planent sur leur santé et celle des élèves à cause de cette matière. Les auteurs de la lettre interpellent la DE afin de se pencher sur «la situation catastrophique de l'établissement» en rappelant qu'ils exercent dans des classes recouvertes en amiante, une matière dont la fabrication, l'importation ou sa vente sur la marché national sont interdites depuis 1997. Les enseignants soulignent que les matériaux que contient cette matière se transforment par l'effet de frottement en poussière dont l'inhalation prolongée provoque parfois des maladies respiratoires aiguës. Les protestataires précisent avoir exposé le problème à la DE et saisi les parents d'élèves à maintes reprises, mais en vain. «Si jamais il y aura des malades parmi nous, nous n'hésiterons pas un instant à déposer plainte contre la DE pour négligence», menace l'un d'entre eux qui se plaint des problèmes d'insalubrité, notamment au niveau de la salle réservée aux enseignants en raison de sa proximité avec les sanitaires. Face à cette situation, des parents ne cessent de s'interroger quant à ce qui empêcherait encore la DE à procéder à la fermeture de cet établissement pour répartir ensuite ses élèves sur les deux CEM ouverts au cours des deux dernières années.