La zone maghrébine de libre-échange sera lancée en 2011, selon Lahbib Benyahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA). «Nous sommes parvenus à un consensus quant à la création d'une zone de libre-échange qui sera lancée en 2011», a indiqué hier M. Benyahia, en marge de la 16e session de la Commission ministérielle maghrébine spécialisée chargée de la sécurité alimentaire, organisée à Alger. La convention portant création de cette zone est fin prête et sera signée par les ministres du Commerce des pays de l'UMA (Libye, Tunisie, Mauritanie, Algérie et Maroc) avant de la soumettre prochainement au Conseil des ministres des Affaires étrangères, a-t-il ajouté. La création de la zone de libre-échange, un vieux projet de 19 ans, «a fait l'objet d'âpres négociations entre spécialistes et prend en considération les intérêts de chaque pays», a fait savoir M. Benyahia, en indiquant que le cadrage juridique de cet accord est déjà mis en place. Selon lui, ladite zone vient en complémentarité de la Zone arabe de libre-échange conclue entre les pays de la Ligue arable, entrée en vigueur en janvier 2010. Le projet prévoit l'exonération des droits de douane des produits industriels et une libéralisation progressive des échanges de produits agricoles, a laissé entendre le SG de l'UMA. Cet accord devra, une fois entré en vigueur, a-t-il souligné, «redynamiser les échanges intra-maghrébins» et promouvoir le processus d'intégration économique entre les pays membres. Les échanges commerciaux entre les pays de l'UMA sont actuellement à un niveau dérisoire : seulement 3% du volume total du commerce extérieur, le taux régional le plus bas du monde. «Les échanges entre les pays du Maghreb ne sont pas au niveau souhaité», a commenté Rachid Benaïssa, ministre algérien de l'Agriculture. La plupart des échanges des pays de l'UMA sont orientés vers l'Union européenne à hauteur de 51%, selon le secrétaire général de l'UMA. Un sacré gap qui contredit les discours optimistes des dirigeants de pays arabes. Les différents représentants des pays du Maghreb présents à la rencontre d'hier ont éludé, dans leurs interventions, les problèmes politiques qui ont retardé le lancement d'une zone de libre-échange, pourtant adopté en 1991. Le conflit du Sahara occidental représente toujours l'un des obstacles majeurs à une coopération indispensable entre le Maroc et l'Algérie. Le processus d'intégration du Grand Maghreb, en dépit des professions de foi des différentes équipes politiques au pouvoir, de ses marchés minuscules, cloisonnés et pratiquement dépendants, bat de l'aile. D'ailleurs, une étude marocaine, réalisée en novembre 2008, évalue le coût du «non-Maghreb» à 10 milliards de dollars par an.