Opération «Du baume sur les plaies» : Hillary Clinton a profité d'un sommet de l'Organisation pour la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE), hier au Kazakhstan, pour rassurer autant que possible les dirigeants étrangers égratignés dans les câbles diplomatiques américains révélés par WikiLeaks. Le couac s'est trouvé au menu de tous les entretiens bilatéraux de la secrétaire d'Etat ; «et quand les dirigeants ne l'évoquaient pas, elle le faisait elle-même», a rapporté un haut responsable américain. Mme Clinton a discuté en aparté avec la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le vice-Premier Ministre britannique Nick Clegg et le président géorgien Mikhaïl Saakachvili. «Elle a indiqué très clairement que nous regrettions ce qui s'est produit», a rapporté le diplomate, parlant sous couvert d'anonymat. Mme Clinton a aussi répété à ses interlocuteurs que les télégrammes mis en cause «viennent du terrain et ne représentent pas forcément le point de vue des Etats-Unis». Les milliers de documents diffusés par WikiLeaks recèlent quelques portraits peu flatteurs : le Français Nicolas Sarkozy «susceptible et autoritaire», le Britannique David Cameron «manquant de profondeur», Angela Merkel «sans imagination» et ayant «peur du risque», le président russe Dmitri Medvedev en «Robin du Batman joué par Poutine», etc. Mais c'est assurément M. Berlusconi qui écope des annotations les plus embarrassantes. Les dépêches le décrivent en fêtard invétéré, faible, «irresponsable, imbu de lui-même et inefficace en tant que dirigeant européen moderne». Encore plus gênant peut-être : le dirigeant italien serait «le porte-parole en Europe» du Premier ministre russe, Vladimir Poutine.