On estime à 440.000 le nombre de personnes infectées par le virus du sida en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Tamanrasset a abrité, les 1er et 2 mai, les travaux de la réunion internationale de concertation inter-agences onusiennes sur le VIH/Sida. L'objectif de cette initiative transsaharienne est d'instaurer des mécanismes transfrontaliers pour bloquer la migration du VIH. Elle a regroupé les représentants des Nations unies en Algérie, au Mali, au Maroc et au Mauritanie, ceux du ministère de la Santé, de l'OMS, de l'Unicef, du Bureau international du travail, du Fonds des Nations unies pour le planning familial, de l'Organisation internationale de l'émigration ainsi que ceux des ONG algériennes. L'idée de cette réunion est venue de M.Paolo Lembo, coordinateur résident des Nations unies à Alger, qui s'inscrit ainsi dans la décision de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU sur le VIH/Sida tenue les 25 et 27 juin 2001. Les experts présents à cette réunion ont rappelé qu'au cours des 20 dernières années, l'épidémie n'a cessé de se propager et de manière de plus en plus inquiétante. A la fin 2001, ils ont estimé à 40 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dont 5 millions de nouveaux cas d'infection. En outre, ajoutent-ils, trois millions de décès en 2001 dans le monde sont dus au sida. Les mêmes experts ont affirmé que l'Afrique subsaharienne est la région la plus touchée avec 3,4 millions de nouvelles infections en 2001. Face à ces chiffres alarmants, les participants ont convenu d'élaborer et d'adopter un projet de déclaration de Tamanrasset par la mise en oeuvre d'une initiative transsaharienne sur le VIH/sida et la santé. Par ailleurs, ils ont pensé à la création d'une structure permanente de coordination, d'échanges, de concertation, de modernisation et d'harmonisation des programmes nationaux entre les pays du Sahel. Aussi pour parvenir à stopper ce fléau, cette entité sera aussi chargée de mobiliser les fonds de financement internationaux et d'en contrôler l'utilisation. Avant de se décider sur le statut, l'organisation et le lieu d'implantation de cette structure, M.Lembo a préconisé d'abord de définir l'esprit et les contours du projet avant de proposer aux gouvernements de les matérialiser. S'agissant du choix de Tamanrasset pour cette rencontre, M.Noureddine Dekar, expert de l'OMS et président de l'agence Onusida en Algérie, a précisé qu'il n'est pas fortuit. Selon lui, cette ville de l'Extrême-Sud d'Algérie, représente un carrefour par lequel transitent de nombreuses populations venant des pays subsahariens et qui sont susceptibles de propager les infections. M.Dekar a notamment souligné la précarité des conditions de vie de ces populations, leur pauvreté et leur «vagabondage sexuel» qui les placent dans les risques de vulnérabilité élevés. Ainsi, pour approfondir la réflexion collective à ce sujet, les participants ont convenu d'organiser des réunions de ce type tous les six mois dans un pays différent. Le choix de la prochaine rencontre a été de ce fait, porté sur Nouakchott en Mauritanie.