Les enjeux des élections partielles du 24 novembre sont mis en évidence à mesure qu'avance la campagne électorale en Kabylie. Le président du RCD ne pense pas l'avoir assez dit : « Ne sous-estimez pas cette élection », a-t-il encore réitéré. C'est dans l'habit d'un homme voyant venir des « manœuvres du pouvoir » que s'est mis le Dr Sadi devant les populations de Taskariout, Melbou, Souk El Tenine, Aokas et Tichy. Une tournée côtière entrant dans le cadre de ses sorties de campagne et où le discours devait dégager la nécessité d'un front contre la fraude. « On peut réduire les effets de la fraude avec une participation massive », a martelé Dr Sadi à partir d'Aokas où il a animé un meeting devant la permanence de son parti. Selon lui, « une élection en Kabylie est contrôlable ». « J'ai amené le général Lamari à appeler à la neutralité des fonctionnaires (présidentielle du 8 avril 2004, ndlr), mais le DRS a fait autrement », dit-il pour suggérer que c'est inutile de vouloir contrôler une élection présidentielle ou législative. Prônant une « démocratie de proximité qui nous permettra de contenir la démocratie nationale », l'orateur a crié encore une fois haro sur les fraudeurs, croyant déceler les signes avant-coureurs d'une « fraude monumentale ». Les indices, l'orateur croit les avoir remarqués dans « l'inscription sur les listes électorales de milliers de non-résidents dans la région », « l'installation en Kabylie des membres de la direction nationale du FLN pour manipuler l'administration », « la non-communication de nombre de bureaux de vote,... ». Dr Sadi soupçonne aussi des tentatives de dissuasion des populations sur l'utilité du vote et d'élire pour un court mandat. « C'est pour maintenir leurs hommes », lance-t-il avant de prévenir que « s'ils passent cette fois-ci ce sera fini pour l'élection de 2007 ». Le réquisitoire est dressé contre les partis présidentiels et « quelques indépendants ». En revanche, pour répondre à demi-mot aux répliques des représentants du FFS, Ahmed Djedaï et Ali Laskri, déclinant l'invitation à un rapprochement des deux partis, Saïd Sadi s'est limité à « refuser d'entrer dans la polémique ».