Le responsable a estimé que “le pouvoir a tout fait pour discréditer les deux partis les plus représentatifs en Kabylie, le RCD et le FFS, mais nous avons décidé de participer à ces partielles pour mettre en échec la politique de pacification de la Kabylie prônée par le pouvoir pour la mettre à genoux”. À quelques jours de l'ouverture de la campagne électorale pour les élections locales partielles du 24 novembre, le bureau régional du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) a organisé, dimanche, en cours de soirée, une conférence-débat animée par le Dr Mouloud Lounaouci au siège communal du RCD à Tizi Ouzou autour du thème “Elections partielles : enjeux et perspectives”. Après avoir rappelé que le RCD avait décidé de boycotter les dernières élections locales de 2002 en raison des douloureux évènements de Kabylie et du deuil qui avait frappé toute la région, Mouloud Lounaouci affirmera que son parti, le RCD, a décidé d'aller aux élections partielles pour s'impliquer totalement dans la gestion de proximité. “Certes, il s'agit là de courts mandats d'une vingtaine de mois, mais nous estimons que cela est suffisant pour redonner espoir aux citoyens et nous préparer ainsi au prochain quinquennal que nous comptons gérer tel qu'il se doit”, lancera en préambule le responsable régional du RCD qui s'étalera ensuite sur les enjeux importants que recèlent ces partielles. “Pour le RCD, la prise du pouvoir local est importante car le pouvoir central est encore entre les mains des rentiers”, dira-t-il tout en enchaînant sur un autre enjeu d'envergure lié à ce qu'il appelle “la gestion de proximité”. “Le pouvoir est semblable à une pieuvre qui avale tout sur son passage en se servant de nombreuses tentacules géantes que des élus intègres et compétents peuvent anéantir dans le temps”, martèlera Lounaouci qui rappellera, à l'occasion, que “le RCD se propose de faire adhérer les citoyens au mode de gestion participative dans les communes et les villages, pour leur permettre d'exprimer leurs besoins, leurs attentes et leurs priorités tout en participant à la réalisation des projets comme cela se faisait jadis en Kabylie où “Thiwizi” avait des valeurs ancestrales”. Par ailleurs, Mouloud Lounaouci estime que “le pouvoir a tout fait pour discréditer les deux partis les plus représentatifs en Kabylie, le RCD et le FFS mais nous avons décidé de participer à ces partielles pour mettre en échec la politique de pacification de la Kabylie prônée par le pouvoir pour la mettre à genoux. Il est vrai que la Kabylie paye le prix de sa fronde mais c'est grâce à cette revendication régionale que la démocratie avance en Algérie, ce qui gêne considérablement la stratégie du pouvoir”, lancera encore Lounaouci. Bien évidemment, le responsable régional du RCD accordera une dimension appréciable au pouvoir local dans la lutte implacable contre les fléaux sociaux qui sont bien planifiés, selon l'orateur, pour clochardiser la région. De la drogue à l'alcoolisme en passant par la prostitution, la débauche, la délinquance, le banditisme et surtout la corruption, Lounaouci estime qu'il s'agit là d'un plan machiavélique ébauché en haut-lieu pour “normaliser” la Kabylie. De plus, le représentant du RCD estime que “le pouvoir local, lorsqu'il est entre de bonnes mains, est capable de prendre en charge tous les dossiers brûlants liés au désarroi de la jeunesse, des handicapés, des investisseurs et de la gent féminine auxquels le pouvoir central a carrément tourné le dos”. Faut-il rappeler, dira-t-il encore que “la gestion du pouvoir local est en parfaite adéquation avec le programme du RCD qui prône justement la régionalisation dans le cadre d'un Etat unitaire régionalisé qui favorise la gestion de proximité et les autonomies régionales (au pluriel) selon les spécificités de chaque région comme cela se fait pratiquement dans tous les pays développés qui ont banni le pouvoir centralisé”. Pour revenir aux élections partielles, Lounaouci dira qu'il ne croit pas à la percée des listes indépendantes qui ne recèlent ni cohésion dans le groupe ni cohérence dans leur plan de bataille car, dit-il, “l'électorat votera essentiellement sur les partis, leurs programmes et le choix des hommes, ce à quoi le RCD accorde une importance capitale”. D'ailleurs, Lounaouci argumentera sur ces principes pour justifier le choix des listes déposées dans 47 communes sur les 67 que compte la wilaya. “Au RCD, dit-il, nous ne confectionnons pas de listes fantaisistes car nous insistons sur le fait que nos candidats jouissent de beaucoup de moralité et de compétence et qu'ils soient choisis avant tout par nos militants à la base”, dira Lounaouci qui citera d'ailleurs l'exemple d'un parti qui a établi dans une APC toute une liste de candidats totalement étrangers à la commune visée. Tout en insistant sur le programme du RCD qu'il qualifie de “progressiste et moderniste”, Mouloud Lounaouci estime que “les futurs élus du RCD sont appelés à favoriser une transparence totale dans la gestion des collectivités locales pour redonner de l'espoir aux citoyens et de la crédibilité aux assemblés locales. Il faut être sérieux et sincère pour admettre, dit-il, qu'un mandat de vingt mois est assez court pour réaliser de grands projets mais certainement suffisant pour se projeter efficacement dans l'avenir”. Enfin, concernant l'éventualité d'une alliance RCD/FFS lors de ces partielles, Mouloud Lounaouci affirmera que pour le moment, les deux partis ont convenu d'unifier leurs efforts dans la surveillance des urnes et que l'éventualité d'alliances dans les futures assemblées élues et de consignes de vote dans certaines communes n'est pas à écarter, “l'urgence étant d'unir les forces démocratiques pour mettre en échec la politique désastreuse du pouvoir en Algérie d'une manière générale et en Kabylie d'une manière toute particulière”, conclut Mouloud Lounaouci. M. Hocine