La campagne électorale pour le compte des élections partielles du 24 novembre est entrée dans le vif du sujet et les choses sérieuses commencent pour le RCD, avec l'entrée en scène de son président, Saïd Sadi. Dr Saïd Sadi a entamé hier un périple qui l'a conduit à Adekar et à Amizour en passant par El Kseur où il est venu discourir des enjeux de la prochaine consultation électorale dans une salle de cinéma pleine de monde. « Un scrutin pas ordinaire » dont « il ne faut pas sous-estimer la portée politique et historique », estime le leader du RCD qui dit être à l'aise dans son statut de parti n'ayant pas pris part aux élections municipales d'octobre 2002. « A l'aise de dire ce qu'on veut de la dissolution des APC mais nous ne l'avons pas fait pour des raisons morales », ainsi est expliquée la relative réserve observée par le parti face au décret présidentiel qui a décidé la dissolution, plus ou moins controversée, des assemblées élues de Kabylie. Au-delà du faible taux de participation enregistré aux dernières élections communales, Dr Sadi trouve que les APC ont été dissoutes pour un objectif inavoué. « Le DRS a piloté un plan de fraude massif dont les chefs de daïra sont le pivot et sous leur coupe ils ont mis certains administrateurs », soutient-il en rendant responsable l'administration de « gonflement des listes électorales, de laxisme et de tentative de déstabilisation des acteurs politiques ». En relevant le verrouillage des médias lourds, et « même des journaux privés (qui) subissent des contraintes économiques sévères », Dr Sadi n'a pas ménagé, dans un sévère réquisitoire, les tenants du pouvoir qui ont « décidé de faire le choix de l'islamo-conservatisme » et pour lesquels « la Kabylie constitue le mauvais exemple ». L'engouement des populations pour le prochain scrutin, que le président du RCD dit avoir observé lors de ses sorties électorales, doit être consolidé par une « surveillance rigoureuse » des urnes. Invitant à se débarrasser du mal du tribalisme et de la désunion, l'orateur a prôné le rapprochement avec le FFS. « La Kabylie rêve d'une union », a-t-il lancé après avoir souligné « l'urgence patriotique de se débarrasser du pouvoir de l'ombre, à commencer par le niveau local ». Venant en appoint au programme de rencontres de proximité, dont plus d'une vingtaine au chef-lieu, Dr Sadi devra animer une série de meetings électoraux qui le mènera demain à trois localités du Sahel (Kherrata, Souk El Tenine et Aokas) et mardi à Ighram, Ouzellaguen, Seddouk et Sidi Aïch, avant de tenir un meeting au chef-lieu de wilaya jeudi prochain.