Le chef de l'Etat est depuis hier en Allemagne pour une visite officielle de deux jours. Accompagné d'une importante délégation ministérielle, Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu avec le président du Parlement allemand. Il aura également à rencontrer la chancelière Angela Merkel, le vice-chancelier et le président fédéral. Cette visite intervient un peu plus de deux années après celle effectuée en juillet 2008 par la chancelière allemande en Algérie. Le président Bouteflika s'est rendu pour la première fois en Allemagne en avril 2001. Une visite qualifiée à l'époque d'«historique» du fait qu'elle était la première visite officielle d'un chef d'Etat algérien en République fédérale d'Allemagne. L'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröeder, avait effectué une visite officielle en Algérie en octobre 2004 suivie en 2007 d'une visite d'Etat de l'ancien président fédéral, Horst Khohler. Au niveau ministériel, les deux pays s'échangent régulièrement des visites de travail, insufflant ainsi une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale qui s'intensifie d'année en année et s'étend à tous les domaines (politique, économique, social et culturel). Cette visite de haut niveau constitue une occasion pour les responsables des deux pays d'examiner les voies et moyens permettant de stimuler la coopération économique et commerciale. Plusieurs dossiers de coopération sont au menu de cette visite dont l'énergie et l'industrie. L'Allemagne cherche depuis quelques années à sortir de sa forte dépendance du gaz russe et veut diversifier ses sources d'énergie. Elle souhaite ainsi devenir un partenaire fiable de l'Algérie qui est son sixième fournisseur de pétrole, mais elle ne lui vend pas encore de gaz. De son côté, l'Algérie tente d'attirer plus d'investissements allemands, mais aussi bénéficier du savoir-faire technologique très poussé dont jouit ce pays. Un savoir-faire indispensable pour la relance de l'appareil productif national. Elle veut également voir les opérateurs économiques allemands s'impliquer davantage dans la réalisation de son plan quinquennal 2010-2014 doté d'une cagnotte de 286 milliards de dollars. Outre l'étude des opportunités d'investissement, les deux parties vont aborder les questions régionales dont la situation au Sahel et le Sahara occidental. Comme elles vont inéluctablement échanger leurs points de vue sur les questions internationales, à l'image du conflit israélo-palestinien et du nucléaire iranien dont l'Algérie, de par ses bonnes relations avec Téhéran, peut jouer le rôle de médiateur. Les relations algéro-allemandes se sont beaucoup consolidées au cours de ces dernières années. Les échanges commerciaux se sont intensifiés. Et l'Allemagne s'est hissée au rang de 4e fournisseur de l'Algérie, surclassant l'Espagne. Au premier trimestre 2010, les exportations allemandes vers l'Algérie ont été estimées à 720 millions de dollars, soit 20% de plus par rapport à la même période de 2009. L'Allemagne fournit à l'Algérie essentiellement des machines, des voitures, des pièces de rechange et des produits électroniques et chimiques. L'Algérie, quant à elle, exporte vers l'Allemagne des hydrocarbures pour un montant de près de 700 millions de dollars. En dépit de cet important volume d'échanges entre les deux pays, l'Allemagne reste derrière la France, la Chine et l'Italie qui sont respectivement les trois premiers fournisseurs de l'Algérie.