En l'absence du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) du docteur Saïd Sadi, seul donc le plus vieux parti d'opposition, en l'occurrence le FFS, aura à en découdre avec les deux ténors de l'Alliance présidentielle, le FLN et le RND, et ce au niveau des deux communes que compte la daïra de Maâtkas. Une daïra de quelque 50 000 habitants et par conséquent d'un grand réservoir électoral. Pour la formation de Hocine Aït Ahmed, qui a ces jours-ci le vent en poupe, c'est plutôt sur un air de sérénité que les candidats ont entamé leur campagne sans verser dans l'optimisme béat. Pour l'ex-parti unique, c'est également la quiétude qui règne en maître mot chez les candidats. Pour la formation de l'actuel chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, dont c'est la première fois qu'elle présente des listes électorales dans la région, c'est, en revanche, une véritable course contre la montre qui est lancée pour pouvoir rivaliser avec ses adversaires politiques sur place qui sont les deux fronts (FFS et FLN) et qui partent avec une longueur d'avance de par leur vieille implantation dans les deux communes de Maâtkas et Souk El Tenine. Ainsi, côté candidat, le FFS a choisi de jeunes universitaires comme tête de liste au niveau de ces deux APC. Il s'agit pour la commune de Maâtkas de Slimane Khermouche, 40 ans, juriste et qui reste un pur produit de la société civile puisqu'il a eu à activer au niveau du comité du village Ighil Aouene et de son association culturelle, en plus de son appartenance à la LADH. A Souk El Tenine, la section locale du parti d'Aït Ahmed n'a pas trop peiné pour présenter son leader. Le choix a été porté sur l'ex-président d'APC, Mohamed Klalèche, dont le bilan à la tête de la municipalité demeure, de l'avis des citoyens, très satisfaisant. En somme, le FFS part donc avec tous les pronostics dans ces deux communes, bastion traditionnel de ce parti. Le FLN, pour sa part, a renouvelé sa confiance et ce pour la troisième fois de suite (1997, 2002 et 2005) à une grosse pointure de la classe politique locale, à savoir Mohammed Amari, qui présente lui aussi un riche CV politique, surtout qu'il avait siégé huit ans durant au niveau de toutes les commissions permanentes de l'APC de Maâtkas. Pour le RND, c'est un jeune fonctionnaire, Kaci Toumert, exerçant à la subdivision agricole locale, qui a eu les faveurs de ce parti pour conduire sa liste, et ce pour la première fois à Maâtkas. Dans la commune de Souk El Tenine, les deux partis de l'alliance au pouvoir ont opté pour deux jeunes cadres. C'est Djaffer Zouba, un autre juriste et néanmoins secrétaire général de la section football du très populaire IRBSET, qui aura la responsabilité de mener à bon port l'ex-parti unique à ce rendez-vous du 24 novembre, tandis que le RND a opté pour un employé de l'APC, Mhemed Seddi. En tout état de cause, pour l'heure, c'est plutôt une campagne de proximité à laquelle les candidats, toutes tendances confondues, ce sont rabattus en attendant les conférences-débats et autres meetings attendus de pied ferme par les nombreux indécis encore. Travailler « terre à terre » A Aïn El Hammam, petit à petit, la campagne électorale gagne chaque jour en intensité. Six listes de candidature à l'APC animeront une certaine dynamique politique et redonneront à la ville la vocation politique d'antan. Le FFS d'abord, avec en tête de liste un médecin, en l'occurrence Ben Taleb, tente de redorer le blason du parti d'Aït Ahmed. « Nous sommes très confiants car la population n'est pas dupe quant au choix des hommes et des programmes politiques », nous confie le directeur de campagne au QG du FFS, sis au cœur de la ville. Des caravanes sillonnent déjà les villages à l'écoute de la population. Tirant des leçons des insuffisances de la gestion passée, le RCD joue sa carte et se déclare favori en mobilisant ainsi des candidats porteurs du message « Pour une démocratie de proximité ». « Nous n'avons aucun discours populaire et nous travaillons terre à terre en tenant compte de la réalité du terrain et en agissant en toute transparence », nous explique Saïd L'hadj, tête de liste du parti de Saïd Sadi. Du côté du PT, le représentant, directeur de campagne et tête de liste, se met aussi de la partie. Idir Hocine promet une série d'activités partisanes : « Nous animerons des conférences-débats à partir de ce mardi avec quelques sorties au niveau des chefs-lieux d'APC avant de finir par un meeting populaire animé par Mme Louisa Hanoune. La même volonté de vaincre est affichée au QG du FLN qui œuvre pour un « renouveau ». M. Benouarab nous dira : « Nous allons mener normalement notre campagne non pas en tant que figurant ou spectateur, mais en position de vainqueur et nous changerons ainsi les pratiques de gestion à Aïn El Hammam. » Si le MSP présentant une liste menée par un certain Zerrouki ne semble pas s'afficher publiquement (aucun bureau ou QG n'est ouvert pour le moment), il n'en demeure pas moins que cette formation jouit d'une certaine sympathie. Du côté du RND, le QG assure une permanence pour le recrutement et la campagne. Le parti d'Ahmed Ouyahia promet de résoudre tous les problèmes qu'endure la population locale de Aïn El Hammam. Un de ses militants nous dira à ce propos : « Nous sommes convaincus que nous sommes en mesure de régler les problèmes spécifiques à la région, le chômage, la précarité, la délinquance, le mal de vivre des jeunes... » Notons que sur le terrain, aucune activité n'est enregistrée une semaine après le coup d'envoi de la campagne électorale. Tous les candidats promettent des issues aux multiples crises. Certains rassurent par des milliards, d'autres par des atouts ou la participation citoyenne... Mais les problèmes de proximité, logement, chômage, pauvreté, précarité... demeurent les mêmes et la société reste souvent en marge. Il reste à savoir si le scrutin du 24 novembre constituera une réponse réelle aux attentes des citoyens. Amarou S., Arezki B.