La facture d'un traitement complet peut facilement atteindre les 30 000 DA. 778 malades de diabète ont été recensés à Tazmalt, Ath Mellikèche et Boudjellil. Les diabétiques de la région de Tazmalt peinent souvent à accéder à leurs médicaments, ce qui rend leur prise en charge des plus problématiques. «Le problème est récurent et touche en premier lieu les malades dépourvus de couverture sociale et qui sont trop pauvres pour pouvoir faire face aux charges dispendieuses qu'induit leur traitement médicamenteux», atteste un membre de l'association des diabétiques, sise au centre-ville. «Parfois, on est contraint de faire le tour de toutes les officines pharmaceutiques à la recherche d'un médicament hypoglycémiant, et quand on a la chance d'en trouver, on se contente d'acheter la moitié du traitement prescrit pour ne pas mettre à mal son porte-monnaie» soutient, dépité, un quadragénaire diabétique venu d'Ath Mellikèche. Une assertion du reste confirmée par un pharmacien de Tazmalt, qui fait état de ruptures itératives de stocks, touchant aussi bien les antidiabétiques oraux que les formes injectables (insuline). «Quand bien même elles sont disponibles, les spécialités sont hors de portée de ces malades chroniques dont la plupart traîne plusieurs affections à la fois», explique notre pharmacien avouant que la facture d'un traitement complet peut facilement atteindre les 30 000 DA. Par ailleurs, les derniers chiffres établis par l'association des diabétiques, qui coiffe les communes de Tazmalt, Ath Mellikèche et Boudjellil, font ressortir 778 malades, dont 423 atteints du diabète de type 2 (ou diabète non insulino dépendant) et 355 atteints du diabète de type 1 (diabète insulino dépendant). Une progression pour le moins alarmante par rapport à l'année 2009 où il a été enregistré 709 cas, soit un bond de plus de 10%. Les chiffres mettent en évidence également une incidence très marquée de la maladie chez la frange juvénile. «Le plus inquiétant, par-dessus tout, c'est l'apparition chez les sujets relativement jeunes du diabète de type 2, alors que par le passé, il n'était diagnostiqué que chez les individus âgés de 40 ans et plus», souligne un médecin de santé publique. Le praticien fait, en outre, remarquer que les statistiques disponibles reflètent une réalité tronquée dans la mesure où le diabète peut évoluer de manière insidieuse et n'est découvert qu'à l'occasion d'une mesure fortuite du glucose sanguin (glycémie).