De nombreux agriculteurs de la région de Mamounia, à 2 km de Mascara ont opté pour le retour à leurs terres qu'ils avaient abandonnées depuis une vingtaine d'années, pour diverses raisons dont l'insécurité et l'isolement. Ces derniers jours, des dizaines de fellahs, de tout âge, s'adonnent aux travaux agricoles et d'élevage dans des localités éparses à savoir Senhidja et Beteha qui ont été, dans un passé récent, complètement désertées par leurs occupants. Certains fellahs que nous avons rencontrés et qui semblaient satisfaits de leur retour sur les terres de leurs ancêtres n'ont pas hésité à nous annoncer: «tous les moyens pour une meilleure moisson sont disponibles. La récolte cette année sera abondante, excellente même». M.Louzi Boudali, un agriculteur rencontré sur les lieux en train de cultiver son champ de fèves, nous a relaté: «la plupart des terres, sises dans les monts de Béni-Chougrane, ont été abandonnées par leurs propriétaires fuyant l'insécurité, l'isolement et les conditions de vie difficiles. Actuellement, les choses ont changé, la sécurité et autres facteurs encourageant à ressusciter la vie pour l'exploitation de nouveau de nos terres existent». Selon une source de l'Assemblée populaire communale (APC) de Mamounia, «l'amélioration des conditions sécuritaires et le lancement, ces derniers jours, des travaux d'ouverture de pistes, d'aménagement des points d'eaux et de correction torrentielle sont parmi les principales raisons ayant encouragé le grand retour des fellahs à leur terre d'origine dans la région de Mamounia». En ajoutant : «Un projet est en cours d'aménagement pour le désenclavement des zones de Senhidja et Beteha. Quant aux localités de Hamaïdia, Sebaïa, Araïbia et Chekarine, celles-ci verront prochainement leurs travaux lancés». La majorité des agriculteurs que nous avons rencontrés espèrent voir leur vœu exaucé pour la réalisation d'un petit barrage au lieudit Senhidja. «Celui-ci, qui avait déjà fait l'objet d'une étude, il y a longtemps de cela, pourrait alimenter l'actuel barrage de Fergoug», rajoute un exploitant agricole. Ce retour en masse des fellahs va dans le sens des orientations de l'Etat pour l'équilibre social et économique des populations urbaines et rurales.