Le site d'Assange est privé de financement. De sa cellule londonienne, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a critiqué les émetteurs de cartes bancaires américaines Visa, MasterCard et la société de paiement par Internet PayPal pour avoir bloqué les virements vers son site. Dans un communiqué qu'il a dicté à sa mère et transmis à l'attention de la télévision australienne Channel 7 depuis sa prison, Assange souligne : «Nous savons désormais que Visa, Mastercard et PayPal sont des instruments de la politique étrangère américaine. C'est quelque chose que nous ignorions jusqu'à maintenant.» Le désormais célèbre diffuseur des câbles diplomatiques américains a appelé, dans son message, le monde «à protéger mon travail et mes proches de ces actes illégaux et immoraux». J. Assange ajoute que ses convictions ne faiblissent pas. «Je reste fidèle aux idéaux que j'ai exprimés», souligne-t-il, en précisant que ses idéaux sont «vrais et corrects» et que «les circonstances actuelles ne les entament pas. Au contraire, elles ont accru ma détermination», note cet Australien de 39 ans qui a comparu hier devant la cour londonienne. Pour justifier la suspension des transferts de fonds vers le site WikiLeaks, Visa et MasterCard ont affirmé vouloir attendre la confirmation que les activités de WikiLeaks sont conformes à leurs règles de fonctionnement et qu'elles sont bien légales. La société Paypal a pour sa part réactivé le compte du site Internet, en prévenant toutefois qu'elle «lui imposerait encore certaines restrictions et n'accepterait plus de nouveaux versements jusqu'à nouvel ordre». En réaction à ces restrictions, les partisans du site WikiLeaks se sont attaqués aux systèmes informatiques de Paypal, Visa et Mastrecard. Pour rappel, Julian Assange se trouve en détention provisoire à Londres depuis qu'il s'est rendu à Scotland Yard il y a plus d'une semaine et attend un jugement sur son extradition vers la Suède, pays qui l'accuse d'agressions sexuelles envers deux jeunes femmes. Lors de la première comparution d'Assange devant la cour londonienne, sa demande de libération a été refusée au motif qu'il «avait les moyens et la capacité de s'enfuir». Son avocat, Mark Stephens, a rejeté cet argument en notant que «c'est peut-être la personne la plus facilement identifiable au monde en ce moment et il lui serait difficile d'aller où que ce soit sans être reconnu». Il demande à ce que son client puisse «être assigné à domicile avec des personnes connues de la police et porter un bracelet électronique comme moyen de contrôle». La défense d'Assange, ralliée par l'avocat de Salman Rushdi, Geoffrey Robertson, compte dénoncer «la machination politique qui se cache derrière la procédure lancée en Suède et qui viserait à museler WikiLeaks». Me Stephens, un des avocats du patron du site qui met dans l'embarras la diplomatie américaine, a affirmé, lors d'un passage sur la chaîne Al Jazeera, que «les autorités suédoises avaient été informées qu'un grand jury a été formé en secret près de Washington afin de mettre au point les accusations contre Julian Assange. Et la Suède s'inclinera devant les Etats-Unis qui devraient demander son extradition».